Bientôt un musée du Débarqu

Bientôt un musée du Débarquement de Provence dans le Var

Le 26 novembre à l’occasion de l’assemblée générale de Provence 44, acteur du souvenir engagé dans les cérémonies du 80ème anniversaire du Débarquement de Provence, François de Canson a révélé qu’il allait créer un musée du Débarquement à La Londe-les-Maures.

Créée en 1989, l’association Provence 44 compte une trentaine de membres actifs et honoraires. Elle a pour objectif de rassembler les collections dont elle dispose, dans un musée ouvert au public.

Ainsi, le maire réfléchit à créer un musée du Débarquement à La Londe-les-Maures, ce qui comblerait les bénévoles de Provence 44 qui recherchent, depuis de longues années, une structure pour accueillir leurs nombreux matériels automobiles, mannequins en uniformes d’époque ainsi qu’un très grand nombre d’objets ayant un caractère historique en rapport avec le deuxième conflit mondial.

Jean-Pierre Large, le président de Provence 44, explique : «  Depuis plus de trente ans, nous sauvegardons une grande quantité de matériels militaires datant de la Seconde Guerre mondiale. Notre vœu est de pouvoir les rassembler, un jour, dans un lieu de mémoire, où jeunes et moins jeunes pourraient se retrouver dans le souvenir et l’espérance  ».

Dans ce futur musée, le maire y verrait bien « des spectacles en période estivale, en partenariat avec les membres du club. L’ambition est que l’on puisse l’annoncer officiellement lors des cérémonies de la Libération, le 17 août  ».

HISTOIRE FAMILIALE

François de Canson a avoué être particulièrement sensible à l’histoire du Débarquement et de la Libération de La Londe-les-Maures : « C’est mon grand-oncle François de Leusse, qui fut maire pendant 24 ans, qui a libéré le Fort de Brégançon et notre ville (voir notre encadré). C’est une partie de mon histoire familiale dont je suis très fier et qui mérite qu’on la célèbre dignement en mémoire à tous ces héros qui se sont battus pour notre liberté. C’est pourquoi notre Histoire reste à jamais liée à l’épopée de cette unité d’élite, la première à fouler le sol de la Provence, la première à la délivrer de l’occupant. Ce sont bien ces hommes-là, d’une trempe incroyable, pétris de la rage de vaincre autant que de l’amour de leur patrie qui ont redonné son honneur à la France. Tout, de leur héroïsme jusqu’à leurs exploits, inspire le respect ».

Concernant l’action de Provence 44, le premier magistrat a ajouté : « Comme chaque année, avec Provence 44, nous organiserons le défilé de la Libération en centre-ville et, bien évidemment, nous fêterons le 80ème anniversaire du Débarquement de Provence. Ce sera un grand moment festif et populaire ».

En attendant, les membres de Provence 44 ne compte pas leurs heures pour restaurer les anciens véhicules de guerre. Tous ne connaissent pas forcément la mécanique, mais chacun se retrousse les manches et donne un coup de main à la hauteur de ses compétences.

Une belle page d’histoire écrite par François de Leusse

Après la reddition du Fort de Brégançon, du château de Léoube et le ratissage du cap Bénat, le troisième commando arrive à La Londe-les-Maures par la route du Caroubier. Le capitaine de Leusse fonce en jeep sur Valcros où l’attendent sa femme Clémence et ses enfants. Sur cette route qui sinue dans la campagne les noms reviennent dans sa tête comme des odeurs de Provence oubliées : Les Tamaris, La Valetane. Il se revoit le 15 août au matin, lorsque le Prince David a stoppé les machines à quelques encablures du rivage, les moteurs au ralenti ne laissant plus de sillage derrière eux. Scrutant l’horizon avec ses jumelles, il voit apparaître avec émotion la France qui se dessine peu à peu dans la silhouette sombre du massif des Maures. Tous les commandos ont raconté que les premières sensations de France, ressenties depuis le pont des bateaux, furent les odeurs de Provence. Sur le chemin de Valcros, François de Leusse évacue la pression des combats et c’est un moment de répit qui se présente à lui. À l’approche de la grande maison familiale, il s’imprègne d’une apaisante sérénité. Quand il arrive, cinq enfants s’amusent sur le parterre. Il a un peu de mal à reconnaître les siens qui, pour certains, le découvrent pour la première fois. Georges, Bernard et Édouard lui font fête, vite rejoints par le sourire de leurs cousins Pierre-Louis et Philippe de Canson.

Photo de Une : ©Olivier LALANNE

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