David Lisnard : « On (…)

David Lisnard : « On a plus que jamais besoin des maires »

Lors du dernier salon départemental des maires, le 9 octobre à Grasse, David Lisnard a insisté sur leur rôle indispensable et sur le soutien que l’association nationale peut leur apporter.

Si le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF) a dépeint un tableau peu reluisant de la situation politique actuelle, évoquant une crise de la démocratie provoquée par une crise de l’impuissance publique, il s’est également montré constructif. «  En tant que président de l’AMF, depuis quatre ans désormais je suis allé dans 81 départements et les problèmes sont partout les mêmes : comment peut-on continuer à travailler ? Comment peut-on sécuriser juridiquement notre boulot ? Comment trouver les moyens d’avancer quand on n’a pas l’ingénierie et quand on est pris entre l’étau des attentes immédiates des habitants et la lourdeur de l’empilement des structures ? », a-t-il d’abord exposé. « Face à cette crise de l’impuissance, il faut absolument qu’on soit soudés : qu’on soit de la montagne ou du littoral, de la ville ou de la campagne, qu’on soit de gauche, de droite, ni de gauche ni de droite ou les deux en même temps !  », a ensuite appuyé le maire de Cannes, rappelant le thème de la campagne de l’AMF : « Osez l’engagement ! ». Dans le palais des congrès de Grasse, il a d’ailleurs invité tous les maires présents à l’assemblée générale organisée lors du salon (et ceux également qui n’ont pu y assister) à se tourner vers l’AMF : « La maison ‘maires’ est à votre disposition. Nous avons une soixantaine d’experts de très bon niveau. Ils nous aident à tenter de contrer le délire bureaucratique que l’on affronte tous les jours. L’année dernière, nous avons fait 11 000 renseignements, par mail ou par courrier. Ce n’est pas du service juridique mais nous pouvons décrypter des textes, donner des conseils, intervenir sur des questions d’assurance. »

« Un combat »

Il a terminé son intervention en faisant l’inquiétant constat d’un « éloignement  », voire d’un « dégoût » même, des citoyens français à l’égard de la vie publique. «  Heureusement que nous sommes là. On a plus que jamais besoin de maires. L’État part dans tous les sens, l’Assemblée nationale donne depuis quelques mois un spectacle tragique et, donc, nous sommes le repère », a-t-il ajouté, s’appuyant sur une statistique encourageante : « 70 % des Français disent qu’ils font confiance à leur maire », soit une hausse de trois points en 5 ans. 

De son côté, Jérôme Viaud, président de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité des Alpes-Maritimes (ADM 06), a assuré que les maires du département n’étaient pas « fatalistes ». « On est dans un combat. On aime ce que l’on fait au quotidien au service des habitants. On a choisi d’être maire, on l’incarne tous les jours mais on a un certain nombre de défis qui sont devant nous. » Il a cité «  la question de la sécurité, les contraintes budgétaires, l’enjeu écologique, la gestion de la ressource en eau, les aléas climatiques et l’application de la loi SRU  ». «  Le salon des maires (dont c’était la 8e édition à Grasse NDLR) constitue un rendez-vous pour fédérer des énergies, un moment dans l’année où on veut conjuguer nos forces au service des communes et des intercommunalités  », a souligné Jérôme Viaud, qui a remercié le département pour son soutien.
Le président du conseil départemental Charles Ange Ginésy le voit comme une évidence. « Il faut qu’on aide les maires à continuer à mener à bien leurs projets. Les aides aux communes permettent la vitalité du moyen et du haut pays  », a-t-il affirmé. Il a relevé toute l’importance de l’Agence 06, « l’ingénierie au service des collectivités », créée par le département «  parce que l’État s’est défaussé ».
Charles Ange Ginésy, Jérôme Viaud et Jean-Paul David ©SG

Photo de Une ©SG