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Edito - Stopper la machine infernale...

Les marins ont appris, par expérience et souvent à leurs dépens, que les pires tempêtes finissent toujours par s’apaiser. Nous espérons vivement qu’il en sera de même au Proche-Orient, et vite si possible, même si cela n’en prend pas le chemin. Car cela fait maintenant deux mois que la machine infernale s’est emballée. Elle broie des vies et nourrit le feu de la haine dans les deux camps. Comment ramener la paix ? Comment faire vivre côte à côte deux peuples que l’histoire et la religion divisent depuis la nuit des temps ?

Attaquée par surprise, Israël s’est défendu avec la puissance de ses armes et de sa technologie. Sans faire de nuance, en visant les terroristes, mais en touchant aussi les civils. L’État hébreu n’a pas écouté les « conseils » de retenue de ses amis occidentaux. Les images des destructions des habitations de la bande de Gaza et la situation de la population choquent l’opinion mondiale autant que les exactions ignobles commises par le Hamas.
Les Palestiniens comptent leurs morts, parmi lesquels sans doute de nombreux enfants. Les Israéliens veulent retrouver leurs frères enlevés et utilisés comme monnaie d’échange par des gens qui, au nom de leur foi, n’ont pas de loi : c’est le terreau idéal pour des lendemains encore pires.

Le premier objectif, faire taire les armes, est sans doute le moins difficile à atteindre car personne sur le terrain n’a intérêt à ce que ce conflit s’éternise.
Quand cette première étape sera franchie, il faudra, comme toujours, tenter d’organiser un futur pour tous.

En attendant, la guerre continue. Celle des images est au moins aussi importante que celle des armes parce qu’elle prend le monde entier à témoin. Le problème, c’est que la plupart des vidéos ne sont pas réalisées par des équipes indépendantes mais fournies d’un côté par le Hamas, de l’autre par Israël. La propagande est à l’œuvre dans les deux camps. Il n’est pas sûr, dans ces conditions, que la vérité sorte de ce puits sans fond.

Le Hamas s’est installé comme maître des horloges en libérant qui il voulait, quand il voulait, organisant un suspense aussi insoutenable qu’inhumain pour les familles séparées des leurs. Comprenant l’effet désastreux des attaques sur les civils (meurtres, viols barbares…), il a mis en scène avec cynisme les libérations des otages pour montrer un visage plus présentable à l’opinion publique internationale. Ne seront dupes de ces manipulations que ceux qui le veulent bien. Quant à Israël, son jusqu’au-boutisme militaire risque de détourner progressivement le soutien de ceux qui comprenaient l’évidence d’une riposte à condition qu’elle soit « proportionnée » et ne s’éternise pas.
Et qu’au final la « note » soit présentée au Hamas, et non pas à la population prise en étau entre deux machines infernales.

Jean-Michel CHEVALIER

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