
Edito - Le coup du canotier...
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 8 août 2025
Connaissez-vous la chansonnette que fredonne François Bayrou le matin en se rasant ? C’est une bluette de Maurice Chevalier, le dandy à canotier, qui, dans l’opérette « Dédé », tentait déjà en 1921 de redonner le moral aux Français : « dans la vie faut pas s’en faire, les petites misères seront passagères, tout ça s’arrangera ! ». On espère pour lui que le Premier ministre « n’a pas un caractère à s’faire du tracas » car, entre des oppositions que tout oppose mais qu’une détestation commune du macronisme réunit, et les bons amis de son propre camp qui l’attendent au tournant, le locataire de Matignon a tout intérêt à bien profiter de ses vacances avant d’affronter la prochaine rentrée.
Passons sur le risque d’une nouvelle dissolution, qui ne semble pas d’actualité, chat échaudé… Mais prenons en considération le risque bien réel d’une nouvelle censure par agglomération des extrêmes qui peuvent finir par faire une majorité pour bouter hors jeu ce gouvernement, quitte à ne pas être en mesure de gouverner ensuite… Les discussions sur ce budget 2026 de tous les dangers donneront tous les prétextes utiles pour plonger tête la première dans le chaos, que l’on pourrait tout aussi bien écrire KO.
Alors, puisque paraît-il « tout s’arrangera » sans qu’il soit besoin de se faire du mouron, voici quelques idées que l’on livre – libres de tout copyright – au Béarnais de Matignon pour récupérer quarante et quelques milliards sans douleur (si, si, c’est possible, vous allez voir).
D’abord, puisque nous sommes les champions du monde en la matière, nous pourrions revendre quelques-uns de nos ronds-points construits à grands frais. Dans le tas, il y en a des inutiles (et parfois très laids aussi) que l’on pourrait refiler aux pays en voie de développement, qui ne sont justement pas assez développés pour en être déjà équipés. Du coup, on pourrait aussi leur céder des ralentisseurs qui ne ralentissent que les bons conducteurs, en faisant souffrir leurs vertèbres et amortisseurs, quand les fous du volant ne lèvent même pas le pied sur ces objets mal définis, pas toujours bien signalés, qui rendent nos parcours tellement inconfortables, sans beaucoup ajouter à la sécurité routière.
Le compte n’y est pas ? On pourrait alors tenter de louer très cher, auprès de Donald Trump, les services de Jean-Luc Mélenchon et de Ségolène Royal, non pas pour le conseiller (un tel homme n’a pas besoin de conseils, cela va sans dire), mais pour le distraire de leurs certitudes aussi simples que péremptoires. En prime, Rachida Dati les rejoindrait pour apprendre, auprès du président américain, comment prendre d’assaut la mairie de Paris à l’image d’un vulgaire Capitole, en enjambant ses petits camarades de LR qui n’en peuvent plus des caprices et exigences de la diva ministre de la Culture. Et, pendant qu’on y est, on refile notre Gérard Depardieu à ses grands amis Vladimir Poutine et Kim Jong-un, sans doute prêts à cracher au bassinet pour récupérer, comme eux, un monstre sacré dont le prochain procès dira s’il est aussi un sacré monstre. Jean-Luc, Ségo, Rachida, Gégé : un tel aéropage n’a pas de prix, donc voici nos quarante-quatre milliards réunis ! CQFD.
Que François Bayrou nous pardonne le ton badin de cette chronique estivale : rions encore un peu... pendant qu’il en est encore temps.