Le petit itsi, bitsi,

Le petit itsi, bitsi, tini, ouini, burkini...

Instauré depuis une douzaine d’années sans qu’il ne cause de vagues particulières dans l’opinion, l’arrêté du maire de Mandelieu-la-Napoule interdisant les signes religieux distinctifs sur les plages a été d’abord validé récemment par le tribunal administratif de Nice avant d’être retoqué peu après par le Conseil d’État, à la demande de la Ligue des Droits de l’Homme.
Le burkini - car c’est essentiellement de lui qu’il s’agit - est donc mis à l’index comme autrefois, du temps de Dalida, le « petit itsi bitsi, tini, ouini, tout petit, petit bikini rouge et jaune à p’tits pois ».
Pour la haute juridiction, un tel arrêté limitant les libertés individuelles ne saurait en effet être justifié que « par un risque actuel et avéré pour l’ordre public », ce que la commune n’a pas réussi à démontrer.
Nous voilà tentés de dire « tant mieux ! ».

Si le Conseil d’État ne voit pas d’objection au port du burkini sur les plages, en revanche il s’est opposé fermement au port du hijab pendant les matches de football au motif que les joueuses sont considérées comme des usagères d’un service public, et sont donc soumises au devoir de neutralité. Alors que les baigneuses, elles, doivent être considérées comme des citoyennes libres de leur costume, même sur une plage publique.
On voit combien il est difficile pour la Justice de se faire l’arbitre des élégances et d’expliquer clairement un point de droit. D’autant que dans le même élan elle reconnaît à la Fédération française de football le pouvoir d’édicter les règles qu’elle estime nécessaires pour le « bon déroulement » des matches.
Comprenne qui pourra...


«  Vous connaissez mon attachement pour le service public, et je ne manque jamais d’être surpris lorsqu’à l’orée des échéances électorales nationales un grand nombre de candidats rivalisent dans le nombre de suppression de poste d’agents publics » écrit dans sa lettre le conseiller métropolitain et élu niçois Pierre-Paul Léonelli.


On ne peut que lui donner raison en constatant que l’on demande désormais à l’usager de faire lui-même sur internet les démarches qui étaient réalisées jadis par des fonctionnaires. Et que les « hot lines », débordées par les appels d’ayants droit noyés dans les puits insondables de l’informatique et du volapük des formulaires administratifs, sont le plus souvent injoignables : « en raison d’un grand nombre d’appels, tous nos conseillers... ».
Si vous en doutez, je reste à votre disposition pour vous donner en MP des exemples précis tirés d’expériences récentes car je ne voudrais pas ici clouer publiquement au pilori des administrations qui font ce qu’elles peuvent avec de moins en moins de moyens...

J.-M. CHEVALIER

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