Le pouvoir face au (...)

Le pouvoir face au symbole des 100 000 morts

Alors que l’exécutif prend bien soin de ne pas utiliser le mot « confinement » mais parle plutôt de mesures pour « freiner » la propagation du virus, l’opinion publique, elle, préfèrerait une « accélération »… des opérations de vaccination. Mais au rythme où vont les choses, on ne risque pas de se faire flasher par le radar…

Signe que le gouvernement se retrouve bien seul face à une situation inédite et potentiellement explosive, Olivier Véran n’a trouvé devant lui que vingt députés ce mercredi à l’Assemblée pour parler de sa stratégie sanitaire devant cette troisième vague.
Celle-ci inquiète d’abord les soignants par sa force – les capacités en réa ne sont pas extensibles à l’infini, la résistance des équipes médicales non plus – et par le nouveau profil des malades, qui sont plus jeunes et plus sévèrement atteints que ceux des deux premiers épisodes en raison des variants.

Les cafouillages de communication sont indéniables, et la dernière conférence de presse du Premier ministre constitue à cet égard l’exemple précis de ce qu’il ne faudrait pas faire… Être «  entendus » ne suffit pas aux élus locaux qui préfèreraient être mieux « écoutés » lors de concertations qui leur apparaissent plutôt comme des simulacres. Si les élus ne font plus bloc, si seulement vingt députés jugent utile de se déplacer pour échanger avec le ministre de la Santé, il y a un sérieux problème de crédibilité et d’efficacité…

« A quoi bon, puisque le gouvernement ne prend pas nos demandes en considération, et qu’à la fin c’est le préfet qui décide seul  » commentent les maires de grandes villes qui se voient imposer des mesures pour tenir les populations sans qu’il y ait vraiment en face de contrepartie, c’est à dire l’arrivée de vaccins en nombre suffisant.

Trois nouveaux départements, mais pas le Var comme on le craignait, sont venus rejoindre les seize déjà en état de « freinage », dont les Alpes-Maritimes où les chiffres demeurent alarmants. Olivier Véran lui même annonce que les semaines à venir ne seront « pas bonnes » et à l’en croire nous n’aurons de planche de salut que par le vaccin.

Le cap des 100 000 morts dans notre pays va être franchi. C’est un symbole lourd de sens, pour ne rien dire du « freinage » de l’économie…

Visuel de Une illustration DR

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