Le Président occupe (...)

Le Président occupe le terrain de la sécurité à Nice

Emmanuel Macron, accusé par ses opposants d’être en campagne électorale, s’est dit être toujours au travail pour améliorer la sécurité et poursuivre la reconstruction après la tempête Alex.
La visite présidentielle dans les Alpes-Maritimes, lundi 10 janvier, a débuté à Nice dans l’ancien hôpital Saint-Roch, appelé à devenir dans quelques années un hôtel des polices, espéré depuis longtemps par Christian Estrosi. En 2025, il devrait pouvoir héberger près de 2 000 policiers municipaux et nationaux et le premier Centre d’hypervision urbain de France.

"C’est un lieu qui garantira la sécurité avec une vision globale", s’est félicité le maire de Nice, rappelant que le projet, qu’il défend depuis 2008, a été financé à hauteur de 75% par l’État, dans le cadre du plan de relance, et 25% par les collectivités (coût de 220 millions d’euros, hors travaux de voirie). "Ce ne sont pas des promesses, ce sont des crédits votés", a assuré le chef de l’État. "Je sais combien les conditions qui prévalaient étaient difficiles pour vos forces de police", a-t-il ajouté dans la magnifique verrière de l’ancien hôpital, désaffecté mais toujours entretenu.
Emmanuel Macron était accompagné du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, mais pas du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, retenu par l’audience de rentrée de la Cour de cassation avec le Premier ministre, Jean Castex.

Une visite boycottée

La visite présidentielle dans les Alpes-Maritimes, lundi 10 janvier, a débuté à Nice dans l’ancien hôpital Saint-Roch ©S.G

De nombreuses personnalités locales étaient présentes : maires, élus, magistrats, avocats, responsables de la police et de la gendarmerie, présidents d’associations et entrepreneurs. Certains lui ont posé des questions sur la sécurité et la justice, comme le maire de Saint-Laurent-du-Var, Joseph Segura, ancien policier. En revanche, Éric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes et membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle, avait choisi de se tenir à l’écart. "Je n’ai pas voulu me soumettre à un subterfuge de communication. Ce n’est pas le Président qui est venu, c’est le candidat. Emmanuel Macron est venu déposer la première pierre d’un hôtel des polices dont le permis de construire n’est même pas déposé. Il a fait un discours politique, un discours de programme", a déclaré M. Ciotti sur LCI. Son boycott a été suivi par Henri Leroy, sénateur (LR) des Alpes-Maritimes : "Éric Ciotti a raison lorsqu’il qualifie parfaitement ce mandat en parlant de ’Waterloo sécuritaire’. La sécurité des Français est bien trop importante pour qu’elle soit une nouvelle fois instrumentalisée à des fins politiques alors que sur le terrain, la situation ne fait qu’empirer et que la réponse pénale est obsolète et inadaptée ! Je refuse de participer à ce rendez-vous en tant que parlementaire et de servir de faire-valoir à un président de la République qui décidément continue à vouloir leurrer les Français".

Plainte en ligne en 2023

Avant de se rendre à Tende dans l’après-midi, Emmanuel Macron a défendu le bilan de son action en matière de sécurité : lutte contre le terrorisme, lutte contre l’immigration illégale, lutte contre la radicalisation et lutte contre la drogue. "Je suis conscient des défis qu’il nous reste", a-t-il ajouté, évoquant les incivilités "insupportables", les violences faites aux femmes ("une priorité") et la lutte contre les trafics de drogue. "Il faut déployer des forces de sécurité sur le terrain", a affirmé le Président, qui a rappelé avoir créé 10 000 postes pour la sécurité des Français et a dit lundi vouloir supprimer définitivement des tâches indues ou périphériques afin d’amener sur le terrain 3 500 policiers et gendarmes de plus. Pour la prise en compte des victimes, il a annoncé que la pré-plainte serait généralisée en 2022, avant l’arrivée de la plainte en ligne en 2023. Emmanuel Macron a également révélé qu’une application, "Ma Sécurité", serait déployée au premier trimestre 2022. Au sujet des violences intrafamiliales, il a indiqué que serait créé un fichier de prévention des violences, permettant de prendre en compte "les signaux faibles de dangerosité". Concernant la procédure pénale, il souhaite la simplifier, notamment en étendant les amendes forfaitaires délictuelles pour tous les délits prévoyant des peines d’emprisonnement de moins d’un an. "Cela va enlever de la petite matière à nos magistrats", a-t-il souligné. Enfin, pour lutter contre la cyber criminalité, une école de formation sera créée et l’équivalent d’un numéro 17 pour les cyber attaques sera mis en place.

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Photo de Une : Emmanuel Macron a été accueilli par le maire de Nice Christian ©Ville de Nice

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