Rénovation : Mme Estrosi-S

Rénovation : Mme Estrosi-Sassone relève « un manque de solidarité entre les copropriétaires »

Au cours d’une table ronde organisée par la FNAIM 06, le 17 novembre à Cagnes-sur-Mer, la sénatrice et des professionnels ont exposé ce qui freine la rénovation énergétique en copropriété.


Dominique Estrosi-Sassone, voix incontournable du logement dans les Alpes-Maritimes et au niveau national, a d’abord fait le constat que « les contraintes de la copropriété n’ont pas du tout été prises en compte jusqu’alors dans les politiques publiques menées en matière de rénovation énergétique. Et pourtant, l’essentiel des logements que nous aurons à rénover dans la période 2030-2050 se trouvent dans les copropriétés  ». Elle a ajouté que « le principal écueil (était) le manque de solidarité entre les copropriétaires. Le deuxième, ce sont les prises de décision relatives aux règles de majorité en assemblée générale » qui peuvent retarder les travaux. Elle a critiqué le fait que le DPE (Diagnostic de performance énergétique), «  aujourd’hui l’outil fondamental de la politique de rénovation énergétique », ait été «  rendu opposable avant d’avoir été fiabilisé  ».

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En tant que présidente d’une commission d’enquête transpartisane sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique, la sénatrice LR a rappelé que le groupe de travail était « parti d’un constat très simple : depuis un certain nombre d’années la France se fixe des objectifs particulièrement ambitieux mais que nous n’arrivons jamais à atteindre. Ce sont des objectifs qui restent incantatoires, déclaratoires et cela entraîne de la part de nos concitoyens du découragement et un manque de confiance  ». Elle a donné quelques chiffres assez éloquents. Pour atteindre les objectifs de la loi climat et résilience il faudra réaliser 370 000 rénovations globales par an d’ici 2030 puis 700 000 par an sur la période 2030-2050 or « il y a actuellement en France entre 50 000 et 100 000 rénovations dites performantes par an  ».

Problème de cohérence

Me Cyril Sabatié, avocat spécialiste en droit immobilier, a également reconnu qu’à « mettre des objectifs trop importants, on décourage les gens ». «  Il est certain que le PPT (plan pluriannuel de travaux), entré en vigueur au 1er janvier cette année pour les plus grandes copropriétés, laisse peu de temps pour adapter le parc, les travaux et les moyens. Les copropriétaires s’y perdent et même les syndics : comment s’articule le DPE collectif avec le DPE individuel ? Qu’advient-il du DTG (Diagnostic technique global) ? Qu’en est-il de l’audit énergétique qu’on a obligé à faire il y a trois ans et dont on ne parle plus ? Il y a un problème de cohérence des textes », a-t-il assuré.
De son côté, Sébastien Lebrun, délégué territorial de GRDF pour les Alpes-Maritimes, a tenu à dire que même si elles ont pu être décriées, les chaudières au gaz ne sont pas interdites, contrairement à celles au fioul, qui seraient pourtant présentes dans encore quelque 30 000 logements du département. Il a aussi affirmé qu’il ne serait « pas possible de tout électrifier car en hiver nous avons besoin de quatre fois plus de puissance. Il y a un mix énergétique indispensable, on ne va pas pouvoir tout basculer. Le gaz n’est pas en voie de disparition  », a-t-il affirmé tout en rappelant l’objectif d’avoir 100 % de gaz vert en 2050.

« Les Agents immobiliers ont du cœur  » lancent Mobili’femme

Au cours de l’événement de la FNAIM 06, l’association a présenté cette initiative, dont l’objectif est d’aider les femmes victimes de violences familiales à se meubler après avoir retrouvé un logement. « Quand des femmes ont eu la possibilité de partir de chez elles et de retrouver un logement, la plupart du temps elles n’ont pas les moyens de se meubler donc c’est une action très importante que nous pouvons faire tous ensemble », a expliqué Sandrine Augier, aux côtés du président de l’association, Jacques Agid, et de Thomas Gheerbrant, également chargé du projet. « On a besoin du soutien de tous nos confrères », a ajouté Sandrine Augier juste avant la table ronde. Mobili’femme, plateforme qui a reçu une subvention de la Ville de Nice et de la Métropole, est née du constat que de nombreuses personnes ne savent pas toujours quoi faire de certains meubles, pourtant en bon état, après la vente d’un bien. L’association Les Agents immobiliers ont du cœur est une association créée en juillet 2021 par Jacques Agid et Philippe Garcia dont l’objectif principal est « de collecter des fonds et de les redistribuer à différentes œuvres ou actions caritatives et humanitaires ».

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