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Salon des maires des Alpes-Maritimes : Union et autonomie revendiquées

Le président de l’ADM06 Jérôme Viaud appelle les maires à s’unir devant des défis de plus en plus nombreux. Le président de l’AMF David Lisnard fustige, lui, un « étouffoir financier et bureaucratique ».

La nouvelle édition, la sixième, du Salon des maires et des intercommunalités des Alpes-Maritimes, organisé par AP Média à Nice le 19 octobre, « constitue ce rendez-vous unique qui va nous permettre de fédérer nos énergies, celle des 163 maires, de conjuguer nos forces pour être plus efficients », a lancé sur un ton combatif Jérôme Viaud, en introduction de la journée. « Parmi les enjeux qui exigent que nous parlions d’une seule voix, que nous soyons tous rassemblés, quelles que soient nos obédiences politiques et quels que soient nos lieux dans le département », il a cité « l’environnement, qui sera un défi majeur », «  le sujet de l’immigration », « le sujet du terrorisme  » et « le sujet de la sécurité des élus ». Le maire de Grasse a rappelé pour ce dernier sujet la création d’un observatoire permettant de «  recenser toutes les agressions, toutes les atteintes aux élus ». Jérôme Viaud a également cité «  la défense de l’autonomie financière des communes  », pointant du doigt une baisse des recettes et une hausse des charges. Sur tous ces sujets « nous devons parler d’une seule voix, nous devons être unis », a insisté le président de l’Association des maires du département (ADM06), qui a succédé à Jean-Paul David.

David Lisnard, en tant que président de l’Association des maires de France, est allé plus loin quant à la marge financière de plus en plus réduite des communes. « Nous sommes face à un étouffoir financier et bureaucratique, à une recentralisation de l’action publique malgré les discours qui nous sont donnés », a assuré le maire de Cannes.

« La commune, c’est moderne »

« Or si l’on veut relever les défis de notre époque, qu’ils soient écologiques, économiques, numériques et démographiques, on a besoin de communes toniques et fortes. La commune, ce n’est pas ringard, la commune, c’est moderne, c’est la solidarité de proximité. La commune, c’est le dernier creuset social. C’est peut-être le dernier endroit où la République n’est pas virtuelle, n’est pas une espèce d’abstraction que l’on clame sur les plateaux télé. Dans nos communes, on ne regarde pas la couleur de la peau des gens que l’on sert, on ne regarde pas leurs revenus, on ne regarde pas leur âge ou leur sexe. Nous produisons du service public quotidien  », a-t-il poursuivi, mettant en avant l’importance de la responsabilité individuelle. « Pour être responsable, il faut être libre. Pour être libre, il faut avoir les moyens de son action : l’argent, le droit  », a-t-il ajouté. David Lisnard a regretté qu’il n’y ait plus aujourd’hui de politique fiscale « hormis sur les propriétaires » avec la taxe foncière. Il a aussi critiqué «  l’injustice territoriale  » entre les collectivités qui ont de l’ingénierie et celles, notamment rurales, qui n’en ont pas.
Dans son discours inaugural, Jérôme Viaud a salué les arrivées au conseil d’administration d’Anaïs Tosel, maire de Falicon, et de Mylène Agnelli, maire d’Isola, et l’élection de deux nouveaux maires depuis le dernier Salon, Jacques Demaurizi et Yanne Souchet, élus respectivement maires de Bariols et de Roure. Avant de débuter, Jérôme Viaud avait souhaité que soit respectée « une minute de silence pour les victimes du terrorisme  ».

Hugues Moutouh : « Je serai le préfet des grands équilibres »

«  Je serai à la fois le préfet des villes et le préfet de la ruralité, le préfet de la montagne et le préfet du littoral, le préfet de l’Est et le préfet de l’Ouest », a complété le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, en poste depuis quelques jours. « Cette première prise de parole devant vous ne peut être que superficielle. Je n’ai pas encore la maîtrise des enjeux de ce territoire, une connaissance fine de chacune de vos communes », a-t-il déclaré avec humilité. Hugues Moutouh a par ailleurs souligné que ce salon se tenait «  dans un contexte très particulier. Depuis quelques jours se multiplient les cérémonies, les hommages, les minutes de silence, de grands rassemblements C’est vrai qu’il y a quelque chose de pire que l’horreur, c’est la répétition de l’horreur : Samuel Paty il y a trois ans, aujourd’hui Dominique Bernard, nos amis belges, nos amis israéliens, qui ont fait face à la plus grande attaque terroriste de leur histoire contemporaine ».
Face à ce « climat délétère », à « la multiplication d’actes inqualifiables », à « cet antisémitisme d’atmosphère  », il convient de « lutter avec une détermination farouche », a fait savoir le préfet. Face aux maires du département présents au Salon, il a assuré qu’un préfet se devait d’«  être un homme pressé  ». « Le temps joue contre nous. Nous devons rentabiliser le temps de notre mission, en nous montrant le plus efficace possible. Et l’efficacité c’est le terrain », a-t-il affirmé.

Photo de Une : ©S.G

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