Jérôme Viaud : « L'expérien

Jérôme Viaud : « L’expérience des maires mérite d’être davantage prise en compte »

Dans un entretien accordé aux Petites Affiches, Jérôme Viaud s’est confié sur son rôle de président de l’ADM06, sur l’importance de ce salon et sur une préoccupation grandissante : la rareté de l’assurance.

Comment voyez-vous votre rôle de Président de l’ADM06 ?

- Ces dernières années, les différentes crises qu’a traversées notre pays ont été l’occasion de rappeler à quel point les communes constituaient les piliers de la République. Et c’est justement parce que ces enjeux sont immenses que l’ADM06 est appelée à évoluer et à se réinventer dans son fonctionnement. En devenant un lieu privilégié d’échanges et de co-construction pour les élus. En étant un véritable laboratoire d’idées, alimenté par les femmes et les hommes qui sont chaque jour sur le terrain à l’écoute des habitants et qui développent localement des actions novatrices et exemplaires. L’expérience des maires mérite d’être davantage prise en compte car elle constitue un apport considérable pour mettre en œuvre les politiques publiques les plus efficaces. J’entends veiller à ce que chaque édile, chaque commune, chaque territoire puisse s’exprimer librement, sans dogmatisme ni sectarisme. Je m’engage à être un facilitateur, un médiateur et un trait d’union, au-delà de toutes considérations partisanes. J’entends placer cet esprit de collaboration au cœur de nos échanges afin d’être à la hauteur de la confiance que nous ont témoignée nos administrés et de notre passion pour ce territoire que nous avons en partage.

Pourquoi ce salon est-il important pour les maires du département ?

Jean-Paul David, président d’honneur de l’ADM06, et Jérôme Viaud. ©S.G


- C’est grâce à des moments d’échanges et de débats que cet événement est unique dans le calendrier, puisqu’il nous permet d’imaginer ensemble les politiques publiques de demain. Cette année est un peu particulière puisque c’est la première fois que j’ai l’honneur d’ouvrir ce salon des Maires des Alpes-Maritimes en tant que Président de l’ADM06. Au regard des défis à relever, pour les villes et les villages, la mobilisation générale est nécessaire et l’engagement des acteurs de tous les secteurs est essentiel. Cette journée est une occasion unique et privilégiée pour échanger, s’informer et réfléchir ensemble aux territoires de demain. Les Maires des Alpes-Maritimes sont heureux de favoriser ainsi la rencontre et le partage d’expérience de tous les acteurs de la vie locale. Participer au salon des communes et des intercommunalités est une opportunité : pour les collectivités et leurs équipes, en quête constante d’information et d’éléments de réflexion, de rencontrer des experts présents pour les accompagner dans la construction de leurs projets ; pour les entreprises et institutionnels, partenaires de notre quotidien, de valoriser leur expertise et leur savoir-faire et présenter leurs solutions développées au bénéfice de notre vocation commune : le service aux citoyens et l’intérêt général.

Pouvez-vous nous parler de ce problème majeur à venir pour les communes, celui de l’impossibilité de s’assurer ?

- La rareté de l’assurance pour les collectivités locales est une préoccupation croissante pour les élus. De plus en plus d’assureurs se retirent du marché des collectivités territoriales, augmentent brutalement les primes ou procèdent à des résiliations de leur contrat. Propriétaires de nombreux biens, bâtiments et édifices, flotte de véhicules, mobilier urbain, ouvrages de traitement des eaux, les communes et leurs intercommunalités sont confrontées à une hausse des dégradations et à un dialogue de plus en plus tendu avec leurs assureurs. Les Maires des Alpes-Maritimes me font remonter des difficultés préoccupantes dans la recherche d’un prestataire d’assurance pour assurer leurs biens, sans même parfois que la sinistralité n’ait augmentée sur leur territoire. Les compagnies d’assurance proposent des coûts importants que les communes ne peuvent pas supporter. Certaines communes procèdent à des appels d’offres qui s’avèrent infructueux. Cette situation, résultant d’une désaffection du marché des collectivités par les assureurs, fait peser un réel danger à moyen et long terme sur les collectivités. Avec la multiplication des aléas climatiques, les communes ne pourront pas porter seules les dépenses induites par ces événements. Face à cette situation, j’ai écrit à Mme la Première ministre pour savoir dans quelles mesures l’État, par le biais d’un opérateur public ou d’une obligation de réponse aux marchés publics pour les compagnies d’assurances privées, pourrait garantir l’assurance des collectivités à l’avenir.

Photo de Une ©S.G

deconnecte