« Scénario du pire » (...)

« Scénario du pire » pour l’exercice de sécurité nucléaire à la Base navale de Toulon

Les 22 et 23 novembre, le ministère des Armées et la préfecture du Var ont organisé un exercice national de sécurité nucléaire dans la base navale de Toulon (BNT).

Afin d’être le plus réaliste possible, le scénario, soigneusement préparé par l’équipe d’animation, est demeuré inconnu des acteurs jusqu’au dernier moment. En effet, c’est le jour J que les participants ont été avisés qu’un événement à caractère radiologique s’était fictivement produit au sein de la chaufferie nucléaire du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Émeraude.

PLAN D’URGENCE INTERNE

A la réception de cette information, l’ensemble de la chaîne de réaction, impliquant un nombre d’acteurs croissant, s’est immédiatement mise en œuvre selon des procédures rigoureuses et régulièrement rodées. Dès 8h20, le commandant de la base navale de Toulon (BNT) déclenchait le plan d’urgence interne (PUI) du site de la BNT alors que les premières mesures de précaution étaient prises.

Très rapidement, les premières équipes d’intervention se mettaient à l’œuvre impliquant les marins-pompiers de la base navale de Toulon (BNT), le service de santé des armées, la Gendarmerie maritime, les fusiliers-marins et le laboratoire de surveillance radiologique de la BNT.
Afin de pouvoir mettre en œuvre toutes les procédures et moyens possibles lors d’un événement à caractère radiologique, les options de scénarios les plus pessimistes ont été systématiquement retenues pendant deux jours. Cet exercice de grande ampleur a ainsi été poussé jusqu’au déclenchement, par le préfet du Var, du plan particulier d’intervention (PPI), dont l’objectif est de protéger les populations et de sauvegarder l’environnement.

DEUXIEME EXPLOITANT NUCLEAIRE

La Marine nationale, en tant que deuxième exploitant nucléaire français gérant l’utilisation de cette énergie depuis plus de 50 ans, est parfaitement rodée à ce type d’exercice. Si ce « scénario du pire » n’est déroulé que tous les trois à quatre ans, la Marine nationale s’entraîne plusieurs fois par an à répondre à ce genre d’alerte. En effet, en cas d’événement survenant au cours d’une activité ou dans une installation nucléaire placée sous la responsabilité du ministre des Armées, et susceptible d’entraîner une situation d’urgence radiologique, une organisation de crise est mise en place par le ministère des Armées. Elle est constituée d’une composante nationale complétée d’une composante locale.
Ainsi durant ces deux jours, divers services comme l’autorité de sûreté nucléaire de défense (ASND) et l’Etat-major de la Marine nationale ont été impliqués au niveau central, alors qu’au niveau local la direction des opérations a été confiée au commandant d’arrondissement maritime, le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi.

L’un des intérêts de cet exercice a été d’aller jusqu’au transfert de responsabilité du commandant d’arrondissement maritime au préfet de département dès lors que l’événement était susceptible d’impacter les populations civiles, permettant également de sensibiliser ces dernières à ce type d’exercice.

Photo ©Marine nationale

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