Sébastien Lecornu : « La vocation de la France est d’être une puissance mondiale »
- Par Gilles Carvoyeur --
- le 8 avril 2024
Le 27 mars, lors d’une visite officielle de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, à la Préfecture maritime de Toulon, puis au 54ème régiment d’artillerie à Hyères, a insisté « sur les dangers qui pèsent sur le pays, qui naissent aussi des conséquences du réchauffement climatique, en plus des bouleversements des équilibres géopolitiques qui déchirent notre monde ».
À l’issue de prise d’armes qui s’est déroulée, sur la base navale de Toulon, en présence de l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’Etat-major de la Marine, de Philippe Mahé, préfet du Var, François de Canson, vice-président de la Région Sud, représentant le président Renaud Muselier, a confirmé le rôle de la Région Sud : « Nous sommes la première région de défense française. Le président Muselier est très attaché aux armées, à ses hommes et à l’industrie de défense. J’ai souligné l’effort sans précédent de l’État dans sa nouvelle loi de programmation militaire ».
Cet effort qu’a rappelé Sébastien Lecornu : « À Toulon, plus qu’ailleurs, chacun mesure l’importance d’avoir une Marine nationale capable d’intervenir au large, à tout moment, pour défendre et protéger nos intérêts, partout au sein de cette mer civilisationnelle. Et plus encore, partout dans le monde, pour faire face à des menaces toujours plus diverses et complexes.
Cela requiert une lucidité permanente sur nous-mêmes, ce qui est une antienne pour notre Marine nationale, tant son histoire est une incessante remise en question pour conquérir la supériorité sur et sous les mers. Ces menaces évoluent sans cesse, la technologie aussi : nous devons nous y adapter.
Ces menaces sont de plus en plus hybrides. Elles mettent à l’épreuve nos intérêts politiques, sociaux, économiques, technologiques et énergétiques, tout autant civils que militaires. Elles créent un terrain favorable pour ceux qui tentent de diviser la Nation. Elles appellent des lignes d’efforts dans les champs du cyber, du spatial, des fonds marins, du renseignement, des drones, ou de la guerre informationnelle. De la maîtrise de ces domaines dépendent désormais notre souveraineté et notre indépendance (...). Nous devons nous montrer à la hauteur de ces défis, tout en continuant à faire face aux menaces plus anciennes, comme le terrorisme, qui continue de menacer notre sécurité depuis l’Afrique ou le Proche-Orient, mais aussi la prolifération nucléaire, dans des pays comme l’Iran et la Corée du Nord. Malheureusement, l’ensemble de ces menaces – nouvelles et anciennes – se cumulent aujourd’hui plus qu’elles ne se succèdent (...) », a rappelé Sébastien Lecornu.
Puis, le ministre a parlé du rôle qu’assumera dans l’avenir la Marine nationale : « Face à cet accroissement des tensions, vous devrez garantir nos enjeux de sécurité domestique en Méditerranée, en Manche ou en Atlantique, assurer notre souveraineté dans nos outre-mer, défendre la liberté de navigation, partout, en tous temps, du détroit de Malaca à celui de Gibraltar en passant par le canal de Suez, à l’image de la mission que remplissent vos camarades qui croisent en Mer Rouge à bord de La Lorraine et, le cas échéant, engager le combat pour défendre les intérêts de la France ou de ses alliés, partout où la France vous appellera. Tout en faisant cela, vous continuerez à garantir notre posture de dissuasion en toute circonstances. C’est la vocation de la Marine nationale que de permettre à la France d’être respectée partout à travers le monde. Et, c’est la vocation de la France d’être une puissance mondiale, sans quoi, elle ne serait plus la France » (...).