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Sécurité : la Ville de Cannes expérimente une nouvelle IA qui analyse et trie plus rapidement les images de vidéoprotection

La Ville de Cannes s’apprête à expérimenter une nouvelle brique technologique dans son dispositif de vidéoprotection. Le 23 janvier 2026, la municipalité lancera un test grandeur nature d’un outil d’intelligence artificielle destiné à faciliter la relecture d’images dans le cadre des réquisitions judiciaires. Objectif affiché : faire gagner du temps aux opérateurs sans modifier le cadre légal existant.

Avec 1 021 caméras réparties sur l’ensemble de son territoire, soit environ une pour 74 habitants, Cannes dispose déjà de l’un des réseaux de vidéoprotection les plus denses de France. Cette fois, il ne s’agit pas d’ajouter de nouveaux équipements, mais d’optimiser l’exploitation des images enregistrées. La solution testée, baptisée « Citadel », est développée par la société française Orasio.

Comment fonctionne cet outil IA ?

Concrètement, l’outil repose sur une analyse algorithmique a posteriori des vidéos du Centre de Protection Urbain (CPU). Il n’y aura aucune utilisation en temps réel, une pratique actuellement interdite dans l’espace public hors cadres expérimentaux strictement définis par la loi. L’expérimentation se fera à titre gracieux et dans le respect des exigences de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), une analyse d’impact relative à la protection des données ayant été transmise en amont.
Jusqu’à 400 heures d’images, captées dans les trente jours précédant le test – délai maximal de conservation autorisé –, seront sélectionnées par le CPU. Les 22 opérateurs pourront ensuite interroger ces images via une interface de recherche simplifiée  : couleur ou type de véhicule, modèle, plaque d’immatriculation, tenue vestimentaire, accessoire distinctif… En quelques secondes, l’algorithme fera ressortir les séquences correspondant aux critères renseignés, là où une recherche manuelle nécessiterait des heures de visionnage.
Pour la municipalité, l’enjeu est avant tout opérationnel. « Il s’agit d’un gain de temps majeur pour les agents du Centre de Protection Urbain qui doivent, quand l’autorité judiciaire le demande, analyser un volume très important d’enregistrements », explique le maire de Cannes, David Lisnard. L’élu insiste sur le fait que l’outil ne remplace pas l’humain, mais vise à l’assister pour répondre plus rapidement et plus précisément aux demandes des enquêteurs.


Cette expérimentation s’inscrit dans la continuité des tests menés lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, rendus possibles par la loi du 19 mai 2023. À cette occasion, Cannes avait déjà déployé des dispositifs de vidéosurveillance algorithmique sur plusieurs événements d’envergure, comme le Festival de Cannes, les NRJ Music Awards ou encore le Marathon Nice–Cannes.
 Fondée en 2025, la start-up Orasio développe également des technologies d’analyse vidéo en temps réel capables de détecter automatiquement des situations à risque. Des usages qui, à ce stade, restent interdits dans l’espace public en dehors de cadres légaux spécifiques.
 En poursuivant ces expérimentations, la Ville de Cannes entend anticiper d’éventuelles évolutions réglementaires et moderniser les outils de sa police municipale, avec une priorité affichée : renforcer la sécurité des habitants et des nombreux visiteurs accueillis chaque année.

Visuel de Une ©Ville de Cannes