Sécurité : Près d’un Français sur cinq renonce à sortir seul de chez lui (enquête SSMSI)
- Par Sébastien Guiné --
- le 15 décembre 2023
Ce sont précisément 18 % des Français interrogés qui renoncent à sortir seuls de chez eux, pour des raisons de sécurité, selon le premier rapport de l’enquête nationale « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS) qui vient d’être publié.
L’enquête VRS fait suite à l’enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS), dite de « victimation », conduite entre 2007 et 2021.
La nouvelle enquête, menée en 2022 avec l’appui de l’INSEE auprès d’un échantillon beaucoup plus large (environ 200 000 personnes contre 25 000), a été diffusée ce jeudi 14 décembre par le SSMSI (Service statistique ministériel de la sécurité intérieure), dépendant du ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer.
Selon une synthèse détaillée du rapport, le renoncement à sortir seul de chez soi varie selon les populations : 27 % des femmes interrogées, 7 % des hommes, 25 % des jeunes de 18 à 24 ans et 16 % des personnes âgées de 65 à 74 ans.
Autre enseignement de l’enquête VRS : le premier motif d’inquiétude pour l’ensemble de la population interrogée est le cambriolage (49 %), devant l’agression physique (40 %), le vol/racket (38 %), les injures/menaces (35 %) et l’agression ou harcèlement sexuel (21 %). Là encore, il existe des disparités en fonction des populations. Les jeunes de 18 à 24 ans craignent surtout, à 48 %, une agression physique (35 % pour un cambriolage). Les personnes âgées de 65 à 74 ans redoutent majoritairement un cambriolage (54 %). S’agissant d’une nouvelle enquête, avec un échantillon totalement différent, les auteurs de l’enquête ont précisé qu’il n’était pas possible de comparer ces résultats avec ceux de l’enquête CVS.
« Réalité vécue sur le territoire »
« Cette enquête de grande ampleur poursuit les mêmes objectifs que l’enquête CVS réalisée pour la dernière fois en 2021 : mesurer l’insécurité ressentie et les faits de délinquance dont les individus ont pu être victimes au cours de leur vie ; analyser les préoccupations de la population en matière de sécurité et leurs opinions vis-à-vis de l’action des forces de sécurité sur le territoire français », a indiqué Christine Gonzalez-Demichel, inspectrice générale de l’INSEE et cheffe du SSMSI, en avant-propos du rapport. « En questionnant directement la population, l’enquête vise à refléter le plus fidèlement possible la réalité vécue sur le territoire, sans se restreindre aux personnes qui portent plainte », a-t-elle ajouté.
Au cours d’une présentation à la presse avant la diffusion du rapport, elle a précisé que les personnes interrogées pouvaient « dire des choses qu’elles (n’allaient) pas forcément dire aux services de police et de gendarmerie ». Olivier Filatriau, adjoint de Mme Gonzalez-Demichel, a complété en expliquant qu’il y avait moins de dépôts de plaintes pour les atteintes aux personnes (21 % des victimes de violences physiques ont porté plainte, par exemple) que pour les atteintes aux biens (41 % pour les vols au domicile et 34 % pour les vols de voiture) car « les personnes espèrent potentiellement retrouver les objets dérobés ». Pour les atteintes aux personnes, « très souvent les gens ne portent pas plainte parce qu’ils estiment que cela ne va servir à rien ou parce qu’ils se disent que ce n’est pas si grave », a relevé Christine Gonzalez-Demichel.