
Thierry Albertini : « Aujourd’hui, c’est l’environnement qui nous guide »
- Par Gilles Carvoyeur --
- le 28 janvier 2025
20 ans de mariage avec le territoire ont permis aux experts de l’Agence d’urbanisme de l’aire toulonnaise (Audat) et en collaboration avec les élus de mesurer la fragilité des espaces de vie face au temps qui passe et aux évolutions.
L’Agence d’urbanisme a beaucoup changé en 20 ans, au point d’atteindre en 2024 l’âge de la maturité « au bon moment pour les territoires », comme l’assure Thierry Albertini, maire de La Valette-du-Var et président de l’institution.
En 20 ans, en gardant ses fondamentaux en filigrane, ce qui a changé dans la prise de conscience de la nécessité de bien aménager est l’intérêt collectif, selon Thierry Albertini.
« L’agence s’est diversifiée sur un large spectre d’études dont les élus s’emparent de plus en plus, poussés par leurs services face aux besoins croissants ».
PENSER COLLECTIVEMENT
Le maire de La Valette ajoute : « Les paradigmes changent d’autant plus vite que les besoins s’accélèrent, corrélés aux dégradations liées au climat. Aujourd’hui, c’est l’environnement qui nous guide et l’agence nous aide plus que jamais à comprendre, à avancer, à nous projeter et à décider ».
Concrètement, l’Audat est une fabrique d’aide à la décision et du partage des enjeux des politiques publiques.
« Il ne s’agit pas de plaire, mais de nous ouvrir le champ des possibles, les options à suivre ou pas, les conséquences de nos actes. Compte tenu des impacts, toute cette matière à penser est stratégique », insiste le vice-président de TPM.
Sur le terrain, il s’agit de penser collectivement à l’échelle des territoires différents, complémentaires, en évolution eux aussi, qui, rassemblés font le territoire du Var.
Conjointement à l’urbanisme qui s’inscrit dans la transversalité de ses missions, Thierry Albertini met en exergue l’ingénierie d’aménagement du territoire de l’agence : « L’aménagement, c’est l’avenir, c’est penser le futur pour ajuster de façon cohérente. Sans cette réflexion globale, point de salut. C’est essentiel pour le développement de nos villes, de nos bassins de vie, de notre département et au-delà. L’agence évolue intelligemment sur toutes les complexités, de l’existant à la prospective, prenant en considération l’histoire et l’identité de chacun. Le travail de ses experts consiste également à savoir s’adapter à des problématiques variées, voire singulières, pour éviter le non-urbanisme, sachant tenir compte de la volonté politique ».
CONSACRER LE PÉRIURBAIN
De son côté, Philippe Mahé, préfet du Var, excellent connaisseur des problématiques d’aménagement et de la valeur ajoutée des agences d’urbanisme, a un regard précis sur le rôle de l’agence : « J’attends qu’elle fasse réfléchir sur les évolutions majeures du territoire sur les migrations internes, sur les perceptions des fractures potentielles, sur les risques de demain, les réussites, les compétences. En résumé, qu’elle tire tout le monde vers le haut ».
Selon le représentant de l’État : « L’agence peut réhabiliter l’acte de construire qui est essentiel pour répondre aux demandes, jouer un rôle singulier pour relever les défis en créant un cadre d’échanges entre les territoires, en incitant les acteurs locaux à penser le temps long, à se projeter, à anticiper les enjeux d’urbanisme, etc. ».
Pour y parvenir, le préfet insiste : « Il faut dépasser tous les fantasmes entre le rural et l’urbain, et consacrer la place du périurbain. Nous avons besoin d’un écosystème d’experts, venus d’horizons divers qui rétablissent les vérités et permettent de maîtriser les développements ».
Un diagnostic partagé par Thierry Albertini : « L’élu d’aujourd’hui, et surtout de demain, est un chef d’entreprise qui doit construire son projet, maîtriser ses sujets, car tout est plus long, susceptible d’être attaqué, différé ».
« Pour faire la ville sur la ville, arrêter de s’étendre, bien s’entendre sur les transitions prioritaires, l’agence est, à mes yeux, le bon niveau pour cheminer durablement. A 20 ans, n’a-t-on pas l’avenir devant soi » !