Thomas Berettoni : (...)

Thomas Berettoni : Au nom du collectif

Le premier adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Var, qui fonctionne à l’affectif, s’épanouit dans le collectif, aussi bien au travail que parmi ses proches.

Thomas Berettoni, tout juste 38 ans, a ce discours d’humilité et de gratitude qui aurait ravi n’importe quel entraîneur de foot ou de rugby.
Mais ce supporteur "de la première heure" de l’OGC Nice a opté pour la politique.
Après avoir demandé un stage de fin d’études à son député, un certain Lionnel Luca, aujourd’hui maire de Villeneuve-Loubet, en 2006, Thomas Berettoni s’est retrouvé plongé quelques mois plus tard dans la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007. "J’avais une appétence pour la chose publique mais pas forcément la politique en tant que telle", confie ce fan de rock, également passionné d’histoire politique, fasciné par le parcours d’un Georges Clémenceau ou le courage d’un Winston Churchill.
"Clémenceau disait ‘Je suis un anarchiste avec une dose de conservateur qui reste à déterminer’. Moi je suis un conservateur mais j’ai une dose d’anarchie qui reste à déterminer".
Bon étudiant, diplômé de Sciences Po Lyon puis Grenoble, il travaille ensuite cinq ans pour le député des Bouches-du-Rhône Richard Mallié.
Une rencontre décisive.

"C’était impressionnant"

"je suis un conservateur mais j’ai une dose d’anarchie qui reste à déterminer" s’amuse Thomas Berettoni. ©S.G

"Quand il m’a reçu, c’était impressionnant : voix rauque, moustache, IIIe République. Tout de suite, ça a ‘matché’. J’ai fait tout le mandat avec lui. Il voulait être très actif et on a fait beaucoup de choses". Notamment la loi sur le travail du dimanche.
Aujourd’hui, Thomas Berettoni lui doit ce goût du travail collectif. À l’été 2012, le jeune Laurentin, devenu papa en 2009, quitte Paris et revient sur ses terres. "À Paris j’ai rencontré beaucoup de gens et je me suis notamment lié d’amitié avec Anthony Borré, qui était à l’époque assistant parlementaire de Christian Estrosi". Il décroche un poste de chargé de mission à la mairie de Nice auprès du premier adjoint. Ce nouveau poste et cette nouvelle vie lui conviennent parfaitement. Il en profite même pour passer et réussir le concours d’attaché territorial en 2013.

Mais la politique va encore le rattraper. Avec une nouvelle rencontre décisive.
On lui propose de rencontrer Joseph Segura, qui se présente contre le maire sortant de Saint-Laurent-du-Var, Henri Revel. "On se rencontre et ça ‘matche’, comme avec Richard Mallié". Thomas Berettoni se voit proposer la direction de la campagne du candidat divers droite. Il hésite en raison de sa loyauté envers le camp UMP. "La fidélité, la loyauté, ce sont des termes importants pour moi". Après avoir reçu l’aval d’Anthony Borré et de Christian Estrosi, il se lance dans la course aux municipales derrière Joseph Segura. Victoire au second tour.

"Très naturellement"


"C’était une belle aventure. Joseph Segura est une belle personne. Il a vraiment le sens de l’intérêt général".
Thomas Berettoni est nommé adjoint en 2014 puis promu 1er adjoint en 2020. "C’est bien sûr la rencontre avec Joseph (Segura) qui a déclenché la volonté de m’investir à Saint-Laurent-du-Var".
Pour Joseph Segura, l’arrivée de Thomas Berettoni s’est faite "naturellement". "Il a pris sa place en tant que directeur de campagne et l’aventure a commencé. Il y a d’abord une confiance absolue, une fidélité et une loyauté l’un envers l’autre mais on dépasse la simple relation politique. Il y a un lien très fort, d’amitié et d’affection".
Le jeune élu, spécialisé en urbanisme et en aménagement du territoire, n’aspire pas, pour l’instant, à aller plus haut, s’estimant chanceux d’être là. Petit-fils d’immigrés italiens, il est "fier d’avoir rendu fiers" ses parents, un père artisan électricien et une mère auxiliaire de puériculture. D’autant qu’il a des journées bien remplies, si on ajoute ses missions de conseiller métropolitain et de conseiller régional.
Il n’est certainement pas le seul à droite mais Thomas Berettoni ne sait pas encore pour qui il votera à la présidentielle dans quelques mois. "Le choix va être dur". Il aurait suivi François Baroin "à 1 000%" et aurait bien aimé qu’Édouard Philippe se lance. Ce qui lui plaît chez le maire du Havre c’est ce "côté moderne, un peu plus détendu, proche des gens". Un côté comme François Baroin, "qui dit souvent que la politique est un job sérieux mais qu’il ne faut pas se prendre au sérieux".

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Photo de Une : DR S.G

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