Edito - Tout ça pour ça ?
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 14 novembre 2025
– À défaut de passionner les Français, les discussions autour du budget les inquiètent. Avec ce « ni, ni » très mitterrandien (ni 49.3, ni ordonnances), ils se demandent si l’équipe Lecornu réussira à le faire adopter d’ici le 31 décembre. Jusqu’au dernier moment, les mauvaises humeurs et les calculs politiciens des groupes de l’Assemblée peuvent tout faire capoter. Si la farce se confirme, les « dindons » ne seront pas forcément dans les assiettes le soir du réveillon…
– Surpris et navrés de constater l’état dans lequel se trouve notre représentation nationale, les contribuables qui seront invités à éponger le déficit assistent, impuissants, aux discussions sans fin de la commission des finances où l’on « s’étripaille » comme au bon vieux temps de Cyrano. Un certain nombre de ses décisions passera forcément à la trappe dans l’Hémicycle, et si elles réussissent à franchir l’obstacle de la première lecture, elles seront encore attendues au tournant au Sénat, où Gérard Larcher et les Sages n’hésiteront pas à détricoter un manteau déjà plein de trous...
– Lors de sa récente venue à Nice, à l’invitation du club de l’immobilier de la Côte d’Azur, l’économiste Éric Heyer a expliqué que Donald Trump a raison au moins sur une analyse : le partage économique du monde en trois blocs : les USA, l’Europe et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis, Indonésie, Éthiopie). Cette dernière entité représente 57 % de la population mondiale, une menace bien réelle pour la suprématie américaine, qui n’a aucune envie de partager le gâteau…
– Lorsqu’il était encore le très grand ami de Donald Trump, Elon Musk, le sympathique patron de Tesla et X, n’avait pas hésité à proposer de tailler à la machette dans les dépenses des États-Unis. Une frugalité budgétaire qui n’est pas appliquée à sa modeste personne, puisque les actionnaires de Tesla lui ont voté à 75 % une rémunération de… mille milliards « au moins ». Pourtant, depuis son entrée en politique, ses résultats ne sont guère flambants, avec une dégringolade des cours de ses entreprises et une image très dégradée de ses produits. Les footballeurs stars vont passer pour des miséreux, eux qui doivent se contenter de quelques petites centaines de millions par an…
– Même si la vente d’objets prohibés sur Shein (poupées pédopornographiques, vrais-faux billets en euros, armes de catégorie A) provoque une émotion certaine dans l’opinion, il est à craindre que le champion de la « fast fashion » ne remporte la victoire finale. Les prix pratiqués font oublier aux fashionistas (et aux messieurs) les conditions dans lesquelles sont fabriqués ces vêtements à l’autre bout du monde et leur impact écologique. De quoi laisser ses bonnes intentions... au placard.
– Régime yaourt : c’est, paraît-il, ce à quoi s’est astreint Nicolas Sarkozy à la Santé. Non pas qu’il ait voulu perdre du poids, mais parce qu’il craignait que les prisonniers préparant les repas ne crachent dans les plats qui constituaient son ordinaire. Triste condition humaine, tout de même. En revoyant le « film » de cette incarcération d’un ancien président de la République, je me disais que le juge qui enverrait en prison Vladimir, Donald, Recep Tayyip, Kim, Xi et quelques autres n’est pas encore né…