Un écrin plus grand (…)

Un écrin plus grand et plus central pour les objets trouvés à Nice

Au 16 bis place Garibaldi on trouve désormais une caverne d’Ali Baba de près de 1 000 m2 où des doudous, des valises, des vélos ou des clés attendent leur propriétaire.

Ce matin-là, Alexane a retrouvé son smartphone perdu la veille dans le tramway. Une très bonne nouvelle pour la jeune femme : elle n’aura pas à l’ajouter sur sa liste de Noël !

11 000 objets, en moyenne, transitent ici chaque année pour des durées déterminées : un mois pour les papiers d’identité, envoyés ensuite en préfecture pour destruction, quatre mois pour les clés et les cadenas et six mois pour tout le reste. Les biens affluent de toute part.


Des centaines de clés sont retrouvées chaque année ©ME

Un gardien du parc Lignes d’Azur se présente avec un sac rempli : une tablette de marque célèbre, un TomTom, une caisse à outils, des pochettes de cours… « Ça, c’est deux à trois fois par semaine. De l’aéroport, c’est tous les quinze jours », confie un employé. Ils sont sept agents à faire tourner ce service municipal . «  Tous les objets sont enregistrés, sauf les clés trop semblables les unes aux autres, elles sont donc exposées au public à l’entrée. Le logiciel donne un numéro d’identification avec un code barre. On procède à une investigation pour retrouver les propriétaires. On cherche par tous les moyens à vous joindre, parfois on va jusqu’à contacter votre banque ou votre médecin pour vous retrouver car rendre au public c’est la base du service. 25 % des objets trouvés sont restitués chaque année. » Le responsable du service, Jean-Charles Cammisa, s’improvise guide des sous-sols où des vélos, des trottinettes, des poussettes, des valises et des béquilles sont soigneusement rangés. «  On reçoit des quantités de béquilles, de cannes en provenance de l’aéroport. C’est à se demander si l’aéroport n’est pas une annexe de la ville de Lourdes : les gens y arrivent avec des béquilles et en repartent sans !  »

Rien n’est détruit

Ces trouvailles insolites et savoureuses font sourire notre guide, comme lorsqu’on lui rapporte une trancheuse à jambon. Mais passés les délais, quel sort est réservé à ces objets ? « Tout part au service des domaines de l’Etat qui vont les remettre en circulation par le biais de la mise aux enchères, des salles des ventes. L’argent allait au Trésor public jusqu’à présent mais depuis 2023, par arrêté municipal, les sommes non réclamées sont reversées au CCAS (Centre communal d’action sociale). Cela représente entre 20 et 30 000 euros par an. »

©ME
Anthony Borré et Jean-Charles Cammisa ©ME

Jean-Charles Cammisa poursuit la visite en expliquant que le service perçoit également les objets confisqués sur la voie publique par les forces de l’ordre et qui font l’objet d’une opposition à restituer du magistrat du parquet : les boîtes à clés par exemple, interdites sur le mobilier urbain par arrêté municipal, s’entassent dans des caisses. 480 ont été récupérées. Les propriétaires sont avertis, ils ont le droit d’en récupérer les clés. 11 000 objets plus ou moins volumineux, cela nécessite beaucoup d’espace.

C’est en 1961 que la ville de Nice ouvre le service des objets trouvés. Il a souvent changé d’adresse : avenue Jean Médecin, rue Dabray, 15 ans en face de Gabriel Fauré. 160 000 euros de travaux et le voilà aujourd’hui place Garibaldi à côté de l’ASVP.

Des dizaines de vélos ©ME

« On a voulu remédier à l’exigüité des locaux, améliorer les conditions de travail des agents et donner une adresse plus centrale et plus accessible pour les Niçois et pour les touristes. »

Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, se réjouit ainsi de ce changement qui fait écho à la dématérialisation des démarches, efficiente depuis 2023. En cette période de fêtes, peut-être aurez-vous, comme Alexane, la chance de retrouver votre téléphone. Après, évidemment, la malchance de l’avoir perdu quelque part.

Émouvant de découvrir ces cartons... qui sont remplis d’objets trouvés après l’attentat du 14 juillet à Nice. ©ME
Infos pratiques
Service des objets trouvés
16 bis place Garibaldi
Arrêt de tram : Garibaldi
Ouvert du lundi au jeudi de 8h30 à 17h en continu, le vendredi de 8h30 à 15h45
Téléphone : 04 97 13 44 10
Internet : nice.fr

Photo de Une : ©ME