« Un quartier qui a trouvé sa place » : à Monaco, Mareterra fête sa première année
- Par Manon Laniel --
- le 12 décembre 2025
Un an après son inauguration par la famille princière, le nouvel écoquartier posé sur la mer s’est intégré au quotidien de la Principauté. Fréquentation, usages, biodiversité : un premier bilan se dessine.
« Le bilan ? Un quartier très fréquenté, un quartier qui a trouvé sa place parmi les usagers de la Principauté », résume Céline Caron-Dagioni, ministre de l’Équipement. Un an après l’inauguration du 4 décembre 2024, Mareterra est devenu un lieu de promenade apprécié du week-end : enfants à vélo, cyclistes sur les pistes dédiées, familles longeant la promenade littorale. L’espace séduit pour son calme, « particulièrement apaisé » les samedis et dimanches.
Un quartier en pleine vie
Sur le volet résidentiel, la ministre souligne que la discrétion apparente du quartier n’est qu’illusion : « Les immeubles ont été vendus. Une grande majorité – 80 % – des 125 appartements et villas sont désormais habités. Les habitants mettent du temps à s’installer et reprennent les lieux à leur image. » Mareterra accueille principalement des résidents européens – Britanniques, Italiens, Belges et Allemands – pour moitié nouveaux à Monaco, pour moitié déjà résidents monégasques. Le quartier s’ouvre également au commerce et à la restauration : sur 12 locaux commerciaux, quatre sont déjà pourvus. Parmi les enseignes à venir, 99 Sushi Bar et Marco ouvriront prochainement, Marlow débutera le 16 janvier selon ses réseaux sociaux. Dans les espaces publics, Mareterra prolonge les codes urbains de la Principauté : 500 mètres de promenade littorale, marina de 16 anneaux, colline végétalisée, jardins, sculptures, œuvres telles que la grotte de méditation avec une installation de l’artiste Christo ou de Calder, intégrées comme une continuité du paysage culturel monégasque.
Un succès environnemental
Pierre Descamp, biologiste marin et gérant d’Andromède Océanologie Monaco, responsable de l’étude d’impact, dresse un bilan positif : « Les écosystèmes récupèrent bien. La posidonie autour du chantier est en croissance. Même la posidonie transplantée, une première mondiale, pousse remarquablement. » Le Tombant des Spélugues, nettoyé de ses envasements, reprend vie, tandis que les récifs artificiels et caissons poreux et riches en cavités jouent leur rôle d’abri et abritent une grande diversité de poissons : « Les plongées sont fabuleuses, les espèces prédatrices reviennent et s’approprient les infrastructures. » Plus de 740 arbres ont été plantés sur le quartier, avec seulement une quarantaine à remplacer, un taux jugé « faible et encourageant ». Les jardiniers ont organisé des visites à guichet fermé pour montrer l’entretien des espaces verts et le mobilier urbain adapté, et des formats similaires sont prévus pour la biodiversité marine, « sans obliger chacun à plonger ! » L’écoquartier poursuit sa trajectoire durable : panneaux solaires couvrant une part importante des consommations énergétiques, bassin de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage et système de chauffage et de refroidissement intégrant largement des énergies renouvelables. Après les années de vigilance liées au chantier, Pierre Descamp évoque « un sentiment de devoir accompli ».