
Ville de Cannes : Toujours plus de formations
- Par Sébastien Guiné --
- le 24 janvier 2025
Bien que toujours pris par l’AMF et mobilisé pour défendre ses idées à l’échelle nationale, le maire entend maintenir un niveau d’engagement sans faille pour sa commune, la formation en tête.
David Lisnard a abordé beaucoup de sujets lors de ses vœux à la presse, le 16 janvier, et il a fait de nombreuses annonces mais il a commencé par celle-ci : « J’ai le plaisir de vous informer que nous travaillons à un autre campus, un campus du spatial et des métiers de l’industrie spatiale, satellitaire en particulier ».
Il n’a pas été beaucoup plus disert sur le sujet car le dossier n’en est qu’aux prémices. « C’est un projet sur lequel nous allons travailler et, si Dieu nous prête vie municipale, l’exécuter dans les prochaines années, probablement avec l’Université Côte d’Azur, qui est notre partenaire », s’est-il dans un premier temps contenté d’ajouter. Interrogé un peu plus tard, il a confié que, faisant l’amer constat de l’abandon du spatial et du satellitaire en France, l’idée a été lancée « il y a six mois ». Le cahier des charges est en cours d’élaboration, avec plusieurs localisations possibles. « Nous avons le foncier, la volonté, l’idée et les pré-opérateurs », a-t-il conclu.
En ce qui concerne la formation en général, il a expliqué qu’il s’agissait du « plus gros investissement que l’on porte » et qu’avec son équipe municipale ils allaient continuer « dans cet esprit-là ». « C’est la formation, c’est la nécessité d’investir sur l’avenir », a-t-il affirmé. Il s’est par ailleurs réjoui du succès du campus Georges Méliès qui « a moins de trois ans » et qui est « déjà totalement dans le paysage ». « On espérait 800 étudiants et 15 formations. Aujourd’hui, on a 36 formations et 1 200 étudiants. Le campus est archi complet ».
Formation professionnelle : le CFA de Cannes, un modèle pilote

David Lisnard a également annoncé « le lancement d’un diplôme inter-universitaire sur la communication sur le cancer » « L’idée est venue du colloque organisé avec les spécialistes de l’oncologie (le 23e Cours francophone supérieur sur les cancers du sein et les cancers gynécologiques s’est tenu du 15 au 18 janvier au palais des festivals et des congrès, NDLR). Ce diplôme est destiné aux praticiens médicaux, aux journalistes également, pour les aider dans leur communication avec les familles et les patients. C’est une première pour Cannes et c’est important. On veut vraiment que Cannes devienne de plus en plus une ville étudiante et universitaire ». En outre, une formation de préparateur en pharmacie verra prochainement le jour, au CFA (Centre de formation d’apprentis). Le maire n’avait d’ailleurs pas choisi au hasard la faculté des métiers et école hôtelière comme lieu de réception pour ses vœux à la presse : « C’est un des rares CFA municipaux de France. On a fait beaucoup de travaux l’année dernière » pour un montant supérieur à 1,6 million d’euros. « Nous avons beaucoup de formations, avec une équipe administrative, technique et pédagogique formidable et des apprentis du CAP jusqu’à bac+2 » et avec « un taux d’employabilité des jeunes formés de plus de 90 % ».
Dans l’attente de formations à venir, celles dispensées actuellement sont : hôtellerie, cuisine, pâtisserie, tourisme, coiffure, boucherie, fleuriste, personnel de bord et commerce. Pour Audrey Goineau, directrice adjointe à la pédagogie, la particularité du CFA de Cannes, outre le fait d’être géré par la ville, est justement d’être interprofessionnel, avec 18 diplômes délivrés au total. Elle rappelle aussi qu’il fut, il y a quelques années, « l’un des premiers CFA à monter un programme spécial de formation pour les mineurs non accompagnés, en cuisine. On était CFA pilote et notre projet était financé par la région ». Cette formation est toujours opérationnelle, précise-t-elle. « Ils bossent et ce sont des jeunes qui ne posent aucun problème, avec un savoir-être irréprochable ».
David Lisnard défend le pluralisme et la vitalité des médias
Le maire de Cannes a défendu l’organisation de vœux à la presse, devenus assez rares. « J’y tiens. C’est un moment important car les relations dans l’année sont en zigzag. Il y a des moments de tension et des moments de bonne entente mais chacun respecte l’indépendance de l’autre. Je n’oublie pas qu’avant d’être un élu, un homme politique, je suis un citoyen et, en tant que citoyen, je souhaite ardemment qu’il y ait de la presse. Avec David Angevin, on a écrit un article sur le débat autour de X (intitulé « L’interdiction de X serait un aveu de faiblesse de la part d’une caste à l’agonie » et diffusé sur FigaroVox) où l’on rappelle deux nécessités à mon sens : la première est la nécessité d’avoir la liberté d’expression et la deuxième que cette liberté d’expression n’est une réalité que s’il y a pluralisme. Dès qu’on a voulu commencer d’une façon ou d’une autre, toujours avec de bonnes raisons, à vouloir limiter ou dire la vérité, cela se finit toujours avec la Pravda. Ce qui compte, c’est le pluralisme. Et pour qu’il y ait pluralisme, il faut qu’il y ait vitalité des médias, notamment vitalité financière et économique, qui est le nerf de la guerre ».
David Lisnard a assuré qu’il ne pouvait pas y avoir de démocratie sans presse. Il estime, au sujet de la démocratie, qu’elle « ne va pas bien du tout ». Pour lui, « on ne résistera pas aux fausses nouvelles, aux islamistes, aux totalitaires… avec des barrières, avec simplement de la régulation, même s’il en faut. La seule façon de résister c’est en étant nous-mêmes producteurs d’information mais surtout en formant les jeunes, en développant la raison critique, en cultivant l’apprentissage de la langue. La langue, c’est la démocratie. Il faut apprendre aux jeunes à décoder le monde, c’est fondamental ».
L’AMF et ses actions sous la présidence de David Lisnard
David Lisnard a également eu un mot sur l’association des maires de France (AMF) qu’il préside depuis 2021. Il a confié que l’AMF, créée en 1907, reconnue d’utilité publique en 1933, avançait sur de « gros dossiers » comme les déserts médicaux et le logement. « On est en train de pourfendre la loi SRU », a-t-il notamment assuré au sujet d’une loi qui pose particulièrement de gros problèmes aux maires des Alpes-Maritimes, qui craignent de voir leur commune carencée. « L’AMF est une belle maison, avec peu de moyens », a encore déclaré David Lisnard, mettant en avant le congrès des maires organisé porte de Versailles à Paris. « On l’a boosté depuis trois ans. Et il y a aussi les salons des maires locaux, créés avec les associations départementales des maires. Aujourd’hui c’est l’essentielle source de nos recettes, il n’y a pas de subventions ». Le congrès des maires est vraiment « unique au monde avec des entreprises mondiales sur l’innovation, le BTP, la transition énergétique, la cyber protection... C’est devenu l’un des principaux salons de l’innovation dans l’aménagement au monde. Au-delà des travaux politiques qu’on y mène, c’est vraiment un événement très intéressant ». Le salon des communes et des intercommunalités des Alpes-Maritimes, qui s’est tenu à Cannes en octobre 2024, aura lieu à Grasse le 9 octobre 2025.