
Modernisation et confort au cœur du chantier de l’hôpital Sainte-Marie
- Par Marie Marquet --
- le 26 septembre 2025
Philippe Brunetto, Directeur des Services Généraux et chargé de la reconstruction, détaille l’avancée du chantier et les innovations prévues pour patients et soignants.
La reconstruction du centre hospitalier Sainte-Marie Nice, commencée en septembre 2022, doit se faire alors que l’activité continue, ce qui impose une organisation très précise. « C’est un chantier en site occupé. Et du coup, on a pris le parti de le phaser en deux grandes phases », explique le responsable des travaux de l’hôpital.

La première tranche est quasiment achevée et une livraison est prévue en janvier prochain. Cette première étape comprend « 140 lits, soit 6 unités de soins, ainsi que toute la logistique hôtelière, c’est-à-dire la blanchisserie, la cuisine, les magasins et la pharmacie ». Une fois ces aménagements mis en service, l’équipe pourra lancer la seconde phase. La particularité de ce chantier réside dans son organisation. « Toute la complexité de ce type d’opération, c’est qu’on est obligé de travailler avec des unités relais. On a réhabilité d’anciens bâtiments pour transférer les patients des bâtiments qui allaient être démolis. »
La suite doit démarrer « un mois après la fin de la première tranche », soit fin février ou début mars 2026, pour une livraison prévue au premier trimestre 2028. Le projet est confié au groupement de conception et de réalisation GCC Côte d’Azur. « On a tissé vraiment un beau partenariat avec eux, ce qui nous permet de livrer dans les temps. Sur le planning, vous pouvez y aller, il est respecté », insiste le responsable. Le bâtiment central, datant de 1870 et comportant une chapelle consacrée, est conservé. « C’est un peu l’emblème de Sainte-Marie. Il était hors de question d’y toucher. Nous avons choisi de le dédier à l’administratif, tandis que toutes les unités de soins seront transférées dans les bâtiments neufs. » Ce choix permet aussi d’accueillir la direction, le tribunal interne et l’institut de formation en soins infirmiers.
« Apaisant et ouvert »

Le projet vise à améliorer fortement les conditions d’accueil. « Aujourd’hui, nous avons encore des chambres doubles ou triples, sans climatisation. Demain, toutes les unités seront en chambre simple, sauf une double pour raisons médicales. » Toutes disposeront d’une salle de bain et d’une climatisation. Autre innovation : « toutes les unités sont circulaires autour de patios-jardins. Cela permet de déstigmatiser la psychiatrie : pas de barreaux aux fenêtres, mais des espaces extérieurs sécurisés et apaisants. Même les chambres d’isolement auront accès à un petit patio. »
La modernisation ne concerne pas uniquement les patients. « C’est aussi un outil de travail beaucoup plus performant pour les soignants et les services supports. » Une galerie technique interne permettra à la logistique de circuler en voiturette « sans croiser patients et visiteurs ». La cuisine, qui produit environ 350 000 repas par an, reste internalisée dans des locaux neufs. Une cafétéria extérieure et 5 000 m² d’espaces verts complètent l’aménagement. Le projet représente un investissement de 113,5 millions d’euros. « Nous sommes un ESPIC, un établissement privé à but non lucratif avec mission de service public. Contrairement aux centres hospitaliers publics, nous n’avons pas obtenu de subventions pour cette opération. »
L’établissement sollicite régulièrement l’Agence régionale de santé (ARS) pour de possibles aides complémentaires. Enfin, l’opération est aussi architecturale et symbolique. « L’ancienne architecture multipavillonnaire faisait très asilaire. Aujourd’hui, nous avons travaillé avec la ville de Nice pour offrir un bâtiment signal à l’entrée de ville, apaisant et ouvert sur la nature. »
L’ambition est double : « améliorer le confort des patients et contribuer à la montée en gamme des quartiers est de Nice. »