Objectif Santé : des (...)

Objectif Santé : des débats passionnants

La journée "Objectif Santé", organisée par le Rotary club de Nice, le Rotaract Nice Baie des Anges, la JCE Nice Côte d’Azur, le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, Nice-Matin et la Ville de Nice, a eu lieu de nouveau à Nice, samedi 17 novembre, au TNN.

Cette année encore les organisateurs avaient choisi de traiter les sujets d’actualité, les sujets qui animent les repas de famille comme les débats télévisés, bref, les sujets qui dérangent. L’argent collecté durant cette journée servira à soutenir l’IEM Rossetti de Nice, dirigée par le Dr Jean-Pierre Flambart, qui accueille des enfants, adolescents et jeunes adultes déficients moteurs âgés de 3 à 20 ans, principalement atteints de paralysies cérébrales ou de maladies neuromusculaires. 

Les 11 vaccins à un an. Et alors ?

Daniel Floret (DR PB)

Le Pr Daniel Floret, vice-président de la CTV (HAS) a indiqué les nouvelles obligations transitoires concernant la vaccination applicables aux enfants nés à partir du 1er janvier 2018. « Ces obligations qui sont prises en compte (pour admission en collectivité) depuis juin 2018, se substituent aux obligations antérieures. Le non-respect de l’obligation vaccinale n’est assorti d’aucune sanction pénale. Les personnes titulaires de l’autorité parentale (…) sont tenues personnellement responsables de l’exécution de l’obligation. La justification doit être fournies pour l’admission ou le maintien dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants (assistante maternelle) ».
Le professeur Floret a regretté la propagande efficace des milieux anti-vaccins et indiqué que la région PACA était touchée, plus que les autres, par l’épidémie de rougeole. Il s’est aussi félicité que désormais, « un enfant qui rentrera à la crèche devra être vacciné ».

Le burn out, n’en faisons pas une maladie

Pierre BONHOMME (DR PB

Le Dr Pierre Bonhomme, psychiatre, a évoqué le burn out, « les rapports ambigus entre santé et travail, l’état d’épuisement ». Des symptômes rencontrés dans les professions de soignants, enseignants et de maintien de l’ordre. « Ce sont des gens qui sont en contact avec le public, chargés de santé, d’éducation et d’ordre social, mais qui n’ont pas les moyens d’exercer leur profession ». Il a aussi indiqué que « les DRH étaient très importants pour le repérage de ces individus » mais que la prise en charge du coût des arrêts de travail étaient une possibilité mais qu’on ne pouvait pas bien caractériser cette maladie ».

La fessée, pour ou contre ?

Le Dr Claude Maillet a intéressé le public au problème de la fessée. Une proposition de loi devrait être présentée à l’Assemblée nationale prévoyant simplement « une politique de sensibilisation, de soutien, d’accompagnement et de formation à la parentalité ». Pour le médecin toulousain, la fessée, ce n’est pas l’affaire de tous, mais de chacun. « Il faut analyser le contexte. La fessée est un garde-fou maladroit, un outil technique d’échec au dialogue ».

Le régime ? Végé, végane ou méditerrannéen

Véronique Liesse, diététicienne, nutritionniste a démontré que les régimes étaient plutôt néfastes : « Ils sont totalement déséquilibrés et délétères pour le capital osseux ». Puis, elle a vanté la diète méditerranéen : « C’est plus un mode de vie qu’un régime ».
Sa conclusion, en bref : « Il faut éviter les régimes d’exclusions ciblées, sauf absolue nécessité. L’assiette n’est pas la seule responsable (stress, activité physique, sommeil, environnement, vitesse repas, horaire repas, état de santé, personnalité). Le timing des repas est un nouvel élément à considérer et le régime doit être varié, végétal, local, de saison et bio ».

Le sport : bienfaits et limites

Wilan Cyprien, joueur professionnel de l’OGC Nice, est venu témoigner de son accident l’ayant éloigné neuf mois des terrains : « J’étais au top, j’avais une obligation de résultat. J’ai repoussé les limites, j’ai surpassé mes douleurs car je ne voulais pas que ça s’arrête. Et sur un saut anodin, j’ai eu une torsion du genou qui a entraîné notamment une rupture des ligaments croisés. J’ai dû m’arrêter pendant neuf mois. J’avais 21 ans, ça m’a fait totalement changer de vision. Aujourd’hui, je n’ai plus le même regard, je suis content de marcher tous les jours. Je vois les choses autrement, je vais à l’entraînement avec le sourire ».

Eric Ciotti : «  Je suis ici pour montrer l’engagement du Département au profit d’Objectif Santé en mon nom et en celui de Charles-Ange Ginesy ».

Eric Ciotti (DR PB)

Lois bioéthiques et PMA : quels risques pour l’enfant ?

Pierre LEVY SOUSSAN (DR PB)

Le Dr Pierre Levy-Soussan, psychiatre, a insisté sur les risques de la PMA pour l’enfant. « L’adoption n’est pas une histoire d’amour. C’est une histoire de haine qui tourne bien », a indiqué le directeur de la consultation filiation du CMP pour l’enfant et la famille. « L’enfant est le révélateur des problématiques de parents ». Puis, il a évoqué les trois axes de la filiation : biologique, juridique et psychique. Et, parmi d’autres sujets passionnants, les risques psychiatriques pour un enfant d’une femme seule.
Ses conclusions :
« 1. L’égalité des droits des adultes conduit à une inégalité des enfants.
2. « Droit » d’avoir un père, d’accéder à la différenciation parentale.
3. Le quantitatif (nombre de parents) n’est pas superposable au qualitatif, ne l’abolit pas.
4. Au nom de quel principe priverait-on un enfant né, grâce à des conditions artificielles, d’un père, donc d’un coupe père et mère, dont justement il a plus besoin qu’un autre enfant en raison de la dissociation biologique dont il est la résultante ? »

Préservation ovocytaire : pour qui ? pour quoi, pour quand ?

Sylvie Epelboin (DR PB)

Après un retour sur l’histoire – les emplois féminins ont été multipliés par 18 entre 1962 et 1982- le Dr Sylvie Epelboin a évoqué la préservation ovocytaire.

Du fait de la loi de bioéthique de 2004 (art L 2141-11 du code de la santé publique), des femmes françaises vont à l’étranger, là où des cliniques privées mettent en œuvre cette technique (pour plusieurs milliers d’euros). Informées de la baisse de leur fertilité avec l’âge, elles font prélever et conserver leurs ovocytes afin d’y avoir éventuellement recours plus tard (par fécondation in vitro) si, le moment venu, elles rencontraient des difficultés à concevoir de manière naturelle.

Le grand témoin : Denis Tillinac

Grand témoin, grand talent, humaniste respecté de tous bords et de toutes opinions, Denis Tillinac a donné son éclairage sur ce qu’il ressentait et percevait quant à la santé d’aujourd’hui et demain.

Pierre BROUARD

Photo de Une : Wilan Cyprien (DR)

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