Redonner du ‘peps’ aux hospitaliers (2, fin)
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 27 avril 2022
« Face au sentiment de perte de sens, largement exprimé par les personnels, il est nécessaire de remettre le soin au cœur des métiers hospitaliers qui s’en sont trop éloignés faute de disponibilité suffisante pour s’y consacrer » préconise la commission d’enquête parlementaire du Sénat qui s’est penchée sur la situation de l’hôpital public.
Elle a noté la vétusté des équipements, la charge de travail excessive, et « le manque de temps médical et soignant auprès des patients » comme autant de facteurs à l’origine « d’un profond sentiment de perte de sens qui provoque des départs de personnels en cours de carrière ».
Pour les Sénateurs, il y a urgence à inverser la situation, « dans l’immédiat par une redynamisation de la politique de qualité de vie au travail, avec la prise en compte des contraintes de logement et de garde d’enfants des personnels hospitaliers ».
Ils insistent sur le nécessaire développement d’outils numériques plus performants, le recours à des applications intelligentes et la délégation de tâches (prise de comptes rendus, codage des actes médicaux...) à des secrétaires médicales et des techniciens pour libérer médecins et soignants de tâches chronophages. « Les effectifs d’infirmiers et d’aides-soignants doivent être significativement renforcés afin d’améliorer les ratios patients par soignant ».
« Favoriser l’accès des personnels à la formation continue, développer les passerelles entre les professions sur la base d’une évaluation rigoureuse des compétences acquises, offrir des possibilités de reconversion aux personnels » sont autant de mesures nécessaires pour les sénateurs de la commission d’enquête afin de donner aux professionnels expérimentés l’envie de rester à l’hôpital pour encadrer et former les jeunes générations de soignants » par tutorat ou compagnonnage. « Une évaluation doit rapidement être menée sur la formation des personnels paramédicaux, notamment infirmiers. La sélection par Parcoursup est inadaptée et aboutit à trop d’abandons en cours d’études. Les maquettes de formation doivent être revues et adaptées aux exigences du métier pour remédier aux lacunes constatées chez certains diplômés ».
Lire la partie 1 - Hôpital : la feuille de soin du Sénat (1)