Vendée Globe : une folle

Vendée Globe : une folle démesure pour Alexia Barrier !

La règle du jeu de ce tour du monde est simple : seul, sans escale et sans assistance. Mais dans la réalité, l’Everest des marins est une course complètement dingue. Embarquez !

Oserons-nous dire que notre cœur de terrien bat très fort pour Alexia Barrier, petit bout de femme et solide marin ? Oui !
Engagée dans le Vendée Globe, la jeune Azuréenne a largué les amarres il y a presque deux mois à la barre de son monocoque "4myplanet". Elle se trouve actuellement quelque part entre la Nouvelle-Zélande et le Cap Horn, en 25ème position de la plus folle des courses à la voile.
Elle avait signé pour en baver : madame est servie !
Car si "4myplanet" est une monture aguerrie, avec pas moins de six tours du monde sous la quille, ce bateau reste une bête de compétition difficile à maîtriser, un IMOCA de 60 pieds (18,28 mètres de long). Certes, Alexia a eu le temps de l’apprivoiser, d’abord sur la Route du Rhum puis sur la Transat Jacques-Vabre, mais cela n’empêche en rien les petits (et gros) tracas en course.

Un mât de 29 mètres de haut, soit neuf étages...

Tandis que nous réveillonnions bien au chaud, elle se faisait de son côté de gros soucis pour une bastaque cassée (hauban tenant le mât) et pour son hydrogénérateur (une hélice immergée produisant du courant) qui risquait à tout moment de prendre la poudre d’escampette. Ce ne sont là que les grandes et petits misères des navigateurs qui doivent se débrouiller 24 heures sur 24 pour aller vite et réparer avec les moyens du bord.
En plus d’une bonne dose de courage, il faut du biscotto et un cœur gros comme ça pour envoyer les... 580 mètres carrés de voile au portant (260 mètres carrés au près) du voilier. Et aussi du "gingin" : pour ne pas avoir à grimper les 29 mètres du mât dans une mer assez forte. Alexia a bricolé un système qui lui a permis d’envoyer à sa place une caméra vidéo pour voir dans quel état se trouvait le matériel tout là haut...
Pas de quoi impressionner cette sportive, marathonienne à ses heures...

Un calme relatif avant du gros temps

"J’adore 2021 pour l’instant. Je sais qu’un gros coup de vent est annoncé devant moi pour dans une semaine, donc je profite du calme relatif. J’ai besoin de refaire confiance à mon mât, dans sa réparation" écrit-elle dans sa vacation du 1er janvier au matin.
Sans doute a t-elle réussi à chasser de son esprit qu’avant elle d’autres skippers (et pas des moindres : Chabaud, Thiercellin) sont rentrés au port avec ce même bateau gravement endommagé. Qui veut aller loin, ménage sa monture...
"Dans chaque sac de nourriture, j’ai une petite surprise. Depuis mon entrée dans l’océan Indien, je pioche chaque jour une photo dans un paquet de 50 que j’avais préparé. Ça me permet de m’évader un petit peu en pensant à ce que ça symbolise pour moi. On trouve du réconfort où on peut, ce n’est pas drôle tous les jours, il y a même des moments difficiles. Je prends chaque petite chose qui peut me faire sourire".

Collecte de données scientifiques

La navigatrice utilise aussi son bateau pour des missions éducatives et scientifiques en relevant des données de température, de salinité et de teneur en chlorophylle sur son tour du monde en solo.
D’où le nom "4myplanet"...
Avec l’association éponyme, elle a déjà relevé plus d’un million de données scientifiques grâce à des bateaux "labo" qui ont embarqué plus de 15 000 jeunes dans leurs aventures maritimes en France, à Monaco, en Afrique du Sud, au Brésil, aux états-Unis ou encore en Belgique…
L’avenir de la terre est aussi écrite "dans" les océans.

Pour suivre
Le Vendée Globe c’est par ICI
La traversée d’Alexia c’est par LA

Photo de Une : © D.R. Alexia Barrier

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