Voyage à moto : le Maroc

Voyage à moto : le Maroc pays de contrastes

Faire le tour de ce magnifique pays d’Afrique du Nord en deux roues laissera au motard des souvenirs inoubliables, mais l’aventure peut s’avérer difficile si elle n’est pas bien préparée.

Pour un motard à la recherche d’aventure et de dépaysement, le Maroc est la meilleure destination. Pour y voyager, il faut une bonne moto – je possède une Honda Africa Twin 1000 – et choisir la bonne période. C’est soit avril-mai, soit octobre-novembre, car l’été est trop chaud. Avec deux amis motards en BMW 1200 GS, nous décidons de partir la deuxième quinzaine d’avril. Nous embarquons à Sète sur un ferry de la compagnie NGV et
débarquons à Tanger par un ciel couvert. Direction Tétouan, puis Chefchaouen, la ville aux maisons bleues. Mais une invitée imprévue, la pluie, vient gâcher la fête.

Dans le Nord, stoppés par un gros orage à Zoumi. (DR PB)

Le dérèglement climatique touche aussi l’Afrique du Nord et alors que nous pensions souffrir de la chaleur, c’est la pluie et le froid qui nous attendent en cette fin avril. Bloqués par un gros orage à Zoumi, en plein massif du Rif, nous rejoignons Fès sous les ondées. Après une visite rapide de son immense médina aux dix mille boutiques, une difficile étape va nous mener à
Midelt. La route nous entraîne en direction d’Ifrane, ville atypique aux maisons aux toits de tuile, surnommée la petite Suisse, à 1 600 mètres d’altitude. Nous traversons la forêt de Cèdres, peuplée notamment de singes magot, sous une pluie constante et à une température de 3 à 5 degrés.

Sur la piste de Zagora, rencontre avec un dromadaire. (DR PB)

Arrivés fatigués et trempés à Midelt, au pied du djebel Ayachi enneigé, un bon tajine et une bonne nuit vont nous requinquer.
Car le lendemain, nous partons vers le cirque de Jaffar pour emprunter une piste en direction d’Imilchil. Passant par un col à 2 900 mètres, nous sommes subjugués par la majesté de ces montagnes arides de l’Atlas. Les pneus à crampons vont nous aider à garder notre équilibre dans la descente vers les majestueuses gorges du Dadès.

Bivouac dans les dunes de Merzouga

Après une nuit à Agoudal, nous prenons la direction de Tinghir pour visiter les gorges du Todra – grandioses mais trop touristiques - jusqu’à Bou
Tharar où nous faisons halte. L’étape jusqu’à Tamtatouchte conclut la partie "froide" du voyage. Nous descendons vers Erfoud et Merzouga. La température monte, on voit de plus en plus de zones de sable. À l’horizon, nous apercevons les immenses dunes ocres de l’erg Chebbi. Nous faisons halte au pied de cette montagne de sable. Nous nous offrons une balade à dos de dromadaire avec bivouac dans les dunes, tajine et musique berbère sous les étoiles.

Une parenthèse de rêve...

Après une journée de repos passée à admirer cet immense tas de sable, nous partons encore plus au sud, vers Zagora. À Tafraoute, nous déjeunons chez
Mohamed à l’auberge Hamada Kem Kem… Il nous accompagne sur la piste vers Zagora et nous aide dans les passages difficiles. Chutes, ensablements par une température de près de 40o fatiguent nos organismes. Après 100 kilomètres de piste, arrivés épuisés et assoiffés à Zagora, nous faisons halte à la Petite Kasbah… Piscine, terrasse, pastilla, repos car, le lendemain, c’est
Ouarzazate puis le passage du col du N’Tichka. Route défoncée, pluie (15o). Arrivé à Marrakech, il fait 36o. Contraste encore entre le Sud et cette grande ville très européenne. Enfin, nouveau contraste entre Marrakech et Tanger où il fait 15o sous une pluie d’orage.
C’est l’embarquement pour Barcelone, la fin d’un voyage de 2 500 kilomètres dans ce Maroc aux mille facettes.

Pierre BROUARD

Photo de Une : Notre reporter Pierre Brouard a apprécié le contraste de couleurs dans les vallées du sud marocain, ici celle du Todra. (DR)

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