Du virtuel à la réalité,

Du virtuel à la réalité, il n’y a plus qu’un pas ?

Bijoux, objets déco, vaisselles, nourriture, organes humains… ces choses que nous connaissons bien, nous font vivre et occupent notre espace au quotidien. Pourtant depuis maintenant quelques années, il est possible de se les approprier et de les créer soi-même grâce à une imprimante 3D. Révolution ? Dangers ? Zoom sur une innovation encore méconnue du grand public.

Imprimante 3D du café 3D, rue Biscara à Nice
Crédit photo : Paola Di Luca

Il y a plus de cinq siècles l’allemand Johannes Gutenberg inventa l’imprimerie.
Une découverte majeure qui changea radicalement le monde. Aujourd’hui loin de cette innovation pour nous presque obsolète, une nouvelle révolution de l’impression se met en place avec l’arrivée de l’imprimante 3D !
A la portée de tous, l’imprimante 3D entre petit à petit dans nos vies, jusque dans nos maisons.

Kesako ?

Cette imprimante permet via une technologie nouvelle innovante l’impression d’objets en relief. Tout commence avec un fichier numérique de l’objet désiré conçu sur des logiciels de modélisation 3D comme Google SketchUp, Tinkercard ou encore Autodesk 123D destinés aux particuliers (d’autres logiciels existent mais sont plutôt utilisés par les professionnels de l’ingénierie, architecture…). Le modèle 3D peut également s’obtenir grâce à la numérisation d’un objet par un scanner 3D. Le principe restant le même que nos scanners. Cette modélisation de l’objet est une étape importante de l’impression 3D car elle met en forme les dimensions, les formes etc. de l’objet.

Ensuite, le fichier 3D va être pris en charge par le second logiciel qui maîtrise l’imprimante. Ce dernier va scinder le modèle en plusieurs couches fines et lancer les instructions à l’imprimante qui elle, débutera la fabrication de l’objet tant désiré de la base vers le sommet.

Durant plusieurs heures, l’imprimante va - selon la technologie choisie - superposer toutes les couches de matière (plastique, métal…) une à une. Toutes les imprimantes ont le même procédé, la seule différence notable vient de la manière d’imprimer :
- Dépôt de matière fondue (FDM)
- Stéréolithographie (SLA),
- Laser (SLS),
- Modelage à jets multiples (MJM).

Le juste prix

Aujourd’hui même si elles sont encore peu nombreuses dans le monde – on compte 100.000 imprimantes à usage industriel selon Wohlers Associates - les imprimantes 3D sont en pleine accélération avec une croissance de 30 % en 2012 et un marché mondial s’élevant à 2,2 milliards de dollars pour la même année, atteignant en 2013 3,07 milliards de dollars.

La démocratisation de l’imprimante 3D a permis une baisse des tarifs, toute personne peut dès 400 euros s’offrir un kit imprimante 3D. Bien entendu le prix de l’imprimante conditionne la taille des objets à fabriquer.
Le tarif des imprimantes grand public peut grimper jusqu’à 2.000 euros. Par exemple, la Fnac commercialise l’imprimante Cube pour environ 1.640 euros. Pour ce qui est des bobines en plastique appelées aussi PLA il faut rajouter 35 euros.

En France, une première boutique a ouvert ses portes en avril dernier à Paris. Nommée Cubeek 3D, ce magasin spécialisé a pour missions d’anticiper les nouveaux besoins technologiques tout en généralisant la machine.

Danger ou réelle avancée ?

Il est vrai que les imprimantes 3D ouvrent un champ de création infini. Sur internet, on trouve la modélisation de 36.000 objets à réaliser soi-même et ce nombre augmente chaque jour.
Bien sûr les plus "geeks" d’entre vous, les amateurs de graphisme peuvent eux-mêmes créer leurs modèles.
Alors, l’imprimante 3D une révolution industrielle ? Très certainement. Mais aussi une avancée médicale prometteuse, car ces machines ne sont pas simplement bonnes à fabriquer des coques de téléphones en plastique. Il y a quelques mois, une équipe de chirurgiens néerlandais a réalisé une prouesse qui a redonné espoir aux malades. Ils ont grâce à une imprimante 3D créé un crâne en plastique identique au vrai pour une jeune femme de 22 ans atteinte d’une pathologie rare, entraînant un épaississement progressif de son crâne vers l’extérieur.

Mais tout n’est pas rose et malgré les nombreux avantages que présente cette technique, l’imprimante 3D a aussi des limites. Ainsi aucune loi n’encadre pour l’instant la création d’objet. Toute personne peut s’offrir une imprimante 3D pour ensuite y fabriquer ce qu’elle veut : on a ainsi vu qu’il est maintenant possible de fabriquer ses propres armes à feu. Autant dire que le permis de port d’armes risque de devenir obsolète si aucun contrôle des autorités ne se met en place.

En attendant, cette nouvelle révolution industrielle est se déroule sous nos yeux. Mais qu’on se rassure ce n’est pas demain que l’imprimante 3D remplacera le travail des humains...

Photo de Une : Imprimante 3D du café 3D, le Comptoir de l’imaginaire, rue Biscarra à Nice.
Crédit photo : Paola Di Luca

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