Gastronomie : les italien

Gastronomie : les italiens veulent défendre l’authenticité de leurs produits

Comme le Canada Dry autrefois, qui promettait le goût et la couleur de l’alcool sans être de l’alcool, il arrive que le consommateur soit abusé par des produits qui sentent bon l’Italie sans être (du tout) italiens. Ainsi, une très célèbre marque de pâtes dont le nom fleure bon l’Émilie-Romagne mais qui sont fabriquées ici dans le sud de la France par un groupe... espagnol. Ou ce limoncello, dont l’étiquette reprend les couleurs du drapeau de la Péninsule, alors qu’il est produit de façon industrielle avec des citrons achetés à la tonne on ne sait trop où.

On pourrait multiplier les exemples… La frontière est donc subtile entre ce qui est suggéré – l’Italianité – et la réalité du produit. Un phénomène qui n’est pas particulier à la France ou même à l’Europe, car il concerne aussi l’Amérique et l’Asie. Bien sûr, les AOP protègent les vins et fromages transalpins, mais quantité de produits traversent les mailles de la législation.
Victimes de leur succès, nos voisins veulent faire passer le message par leurs réseaux de CCI à l’étranger, dont celle de Nice, aux premières loges en raison de sa proximité géographique avec la mère-patrie et de la multiplication des points de vente "italiens » comme les restaurants, épiceries, etc.
"Cette utilisation de l’image de notre pays n’est pas illégale car elle respecte la législation en matière d’étiquetage. Mais le consommateur doit être averti et attentif car il est facile de le tromper" commente Michele Palmieri.
Ce phénomène porte un préjudice à l’économie italienne, chiffré à 26 milliards d’euros, et aussi aux établissements français qui vendent de vrais produits italiens… Cela concerne les pâtes bien sûr, mais aussi la Mozzarella, des liqueurs, etc. Directeur de la CCI italienne de Nice, Agostino Pesce considère que l’éducation au goût "est le meilleur moyen de valoriser la qualité du vrai Made-in-Italie agroalimentaire". C’est pourquoi son établissement s’implique dans l’opération "L’Italie à table" qui se déroulera cette année à Saint-Raphaël (du 24 au 27 mai), Antibes (du 31 mai au 3 juin, sur le quai des Pêcheurs) et à Nice (du 8 au 10 juin, sur le quai des États-Unis). Les CCI italiennes de Marseille et de Lyon montent aussi au créneau. La France étant l’un des pays qui apprécie le plus la qualité des produits italiens : vins, viandes, fromages, soyons donc vigilants et... buon appetito a tutti !

Photo de Une : Agostino Pesce, directeur de la CCI italienne de Nice, en
compagnie du consul général d’Italie Raffaele de Benedictis. (JMC)

deconnecte