L'inspiration Serge (...)

L’inspiration Serge Hélénon…

Depuis le 10 février et jusqu’au 25 mars, la
citadelle offre une exposition des travaux et
oeuvres de Serge Hélénon. Si l’artiste s’est installé
à Nice il y a près de trente ans, c’est à la
Chapelle St Elme de Villefranche-sur-Mer que
vous pourrez admirer son art.

Pour démarrer son année culturelle, la ville de
Villefranche-sur-Mer propose une exposition
consacrée à Serge Hélénon. Né en Martinique,
il étudie à l’Ecole des Arts appliqués de Fort
de France puis aux Arts décoratifs de Nice.
Il obtiendra ensuite un poste d’enseignant en
art plastique à Toulon puis il partira au Mali et
en Côte d’Ivoire. C’est à Nice qu’il décide de
s’installer à son retour. Depuis 1984 l’artiste
y réside et travaille. Un hommage à un artiste
azuréen, une mise en lumière de ses oeuvres.
Le Maire de Villefranche, Gérard Grosgogeat,
évoque Serge Hélénon comme un artiste « pétri
de francophonie et de francophilie, qui
affi rme néanmoins son moi profond dans sa
dépendance à ses soubassements de culture
négro-caraïbe qui fertilisent son imaginaire et
soulignent sa singularité sans rejeter l’apport
d’autres cultures ». Pour lui, ces oeuvres « ne
sont pas sans rapport avec les recherches
d’avant-garde comme le groupe support/surface
en France ou l’Arte Povera en Italie, mais
elles font surtout référence à l’art populaire. »
Serge Hélénon transcende son art comme il est
lui-même transcendé : « On n’est pas peintre
seulement sur une surface plane » mais également
dans « d’autres lieux de peinture » là
où « il est possible de penser avec les mains
en complicité avec la matière ! », rapporte en
amie Madeleine Servera Boutefoy, Conservateur
en Chef des Musées de la Citadelle.
« Ces oeuvres sont autant de l’ordre du pictural
que de la statuaire, néanmoins il ne pense
jamais en terme de sculpture en créant ses surfaces
picturales, il n’y voit que des différents
niveaux de surfaces qu’il va irradier de couleurs
primaires en contrepoint de la couleur
noire qui domine dans toute sa production
artistique ».

Créateur à toute heure

Celui qui en Afrique, ne disposait ni de toile
ni de chevalet a dû et su inventer de nouvelles
techniques, travailler et dompter le bois, pour
commencer. Serge Hélénon transforme les palissades
des bidonvilles en « bois sacrés », des
planches calcinées en oeuvres empreintes de
magie, de couleurs, de vie. Une quête identitaire
 ? Une inspiration puisée dans la transe ?
Si l’artiste joue avec le feu, c’est pour mieux
en faire un outil artistique, au service de sa
création.
« L’oeuvre de Serge Hélénon pourtant extrêmement
visuelle, fonctionne sur l’émotion et
le ressenti sans doute à cause des « souvenirs
 » accumulés dans les matériaux qu’il réutilise,
détourne et réinvente » explique Gérard
Grosgogeat, « Une oeuvre chaude, riche de
mysticisme laïque, qui chante la grandeur de
l’homme, le geste de l’homme ». Car comme
l’affi rme Serge Hélénon : « Au commencement
était le geste, et pas le verbe ! »
L’exposition aurait pu s’intituler « fragments »,
entre résistance, perspective et renouveau. Une
chose est sûre ces récits sculptés sont à vivre à
Villefranche jusqu’à la fi n du mois de mars.

Visuel : Serge Hélénon au travail © DR

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