Olivier Gagnère, Céramiques Parigi 2014- Prolongation jusqu’au 31 octobre

À la fois designer, architecte d’intérieur, ébéniste, créateur de verreries, céramiste et décorateur, Olivier Gagnère puise la matière vive de son inspiration dans les savoir-faire et les secrets des maîtres-artisans les plus habiles de par le monde, de Murano à Arita, en passant par Quimper et Limoges. Avec intensité, raffinement et liberté, il crée depuis 30 ans pour les plus grandes maisons d’édition ; ses créations figurent aujourd’hui dans les collections des plus grands musées internationaux. Pour la Design Week 2014, la Galerie Maeght expose un ensemble de pièces réalisées ce printemps avec les ateliers de Sergio et Mauro Parigi à Sesto Fiorentino.

Une passion contemporaine pour la céramique

Olivier Gagnère. Crédit photo : Despatin & Gobeli

Olivier Gagnère compte parmi les designers contemporains qui renouvellent les formes et les codes de la céramique. Revendiquant l’influence de Gio Colucci comme celle de Gio Ponti, son travail sur les formes se nourrit d’une recherche expérimentale sur les techniques, qu’il s’agisse de porcelaine, de faïence ou de terres mêlées. Dès 1989, il crée une collection de céramiques pour la Manufacture Henriot à l’occasion du tricentenaire des faïences de Quimper. En 1992, déjà à l’invitation de la Galerie Maeght, Olivier Gagnère réalise à la Manufacture Fukagawa d’Arita, au Japon, un ensemble de céramiques et porcelaines aujourd’hui présentées dans les collections de plusieurs grands musées. En 1997, la Réunion des Musées Nationaux lui commande une collection de céramiques qu’il réalise dans l’atelier de Robert Picault. En1998, l’artiste revient à Vallauris pour la 1ère édition de « Un Designer à Vallauris » au Musée Picasso avec des modèles créés dans l’atelier Gerbino. En 2012, il collabore avec Claude Aïello sur une série inédite et exceptionnelle de terres cuites. Depuis, Olivier Gagnère cultive ce compagnonnage avec les plus grands céramistes.

Chacune de ses créations est le résultat d’un dialogue étroit et complice entre le maître-artisan et Olivier Gagnère, « un exercice qui s’apparente à celui du compositeur qui écrit sa partition tout en jouant avec la sensibilité des interprètes. Du dessin préparatoire au travail du moule, au jeu de la matière et des émaux, la densité de la matière et le travail du feu imposent de repousser les limites, exigent de s’adapter, tout en réservant de magnifiques surprises. J’aime tout particulièrement la densité de couleur que permet la céramique, et le défi d’équilibre que représente chaque forme. » explique Olivier Gagnère. La technique est sublimée par le désir du designer, qui accepte les contraintes pour faire naître des merveilles d’équilibre. L’harmonie dans la force et la délicatesse, la sobriété et l’imagination.

Une relecture audacieuse et sculpturale des grands classiques : le vase et la coupe

Le vocabulaire graphique d’Olivier Gagnère associe classicisme et modernité des formes. Sensible à la manière autant qu’à la fonction, il crée avec plaisir et émotion. Lignes pures et couleurs savantes confèrent à ses créations une personnalité unique. Bleus, rouges, mauves, noirs, les émaux jaillissent du blanc, riches du mystère qui naît du travail de l’artisan et qui confère à chaque pièce sa personnalité. L’élégance subtile de ces objets, conçus pour sublimer le quotidien, procède de l’efficacité mêlée à la précision du dessin au trait et à ce qui reste d’insaisissable quand il s’agit de feu et de terre.

Richesse des géométries

Formes typiques de son répertoire, cabochons et creux composent la musique de cet ensemble, accrochent la lumière, créent une poésie sans cesse renouvelée. Les barrettes leur répondent, évoquant le cliquetis de la pluie. En associant simplicité et sophistication, Olivier Gagnère fait ici dialoguer ligne et courbe, blanc et couleur, délicatesse du gobelet et densité des grandes coupes. Ce faisant, il crée des architectures variées, parfois en plusieurs parties, intérieurs et extérieurs dissociés par le jeu de la couleur, de couronnes mobiles, de vases à double paroi donnant libre court à plus d’inventivité dans le jeu de compositions florales. D’un élément à l’autre s’opère un jeu de variations de hauteurs et sensations. Olivier Gagnère a conçu ici un ensemble remarquablement vivant, joyeux, composé de pièces aussi pures que complexes, formidablement rythmées.

Cette exposition, qui comprend plusieurs objets dont l’édition est limitée à huit exemplaires, s’accompagnera également d’un accrochage de dessins et études préparatoires, ajoutant une dernière conversation : celle de la céramique et des œuvres sur papier.

Les liens entre le designer et la Galerie Maeght remontent aux années 1980. Dès 1989, Olivier Gagnère réalise pour la Galerie Maeght un premier ensemble de verreries à Murano, avant de créer en 1992 le fameux ensemble de porcelaines à la Manufacture Fukagawa d’Arita. Autour des verreries de Murano, Maeght éditeur a publié en 1989 un ouvrage de bibliophilie de photos de Keichi Tahara limité à 70 exemplaires.

« Cette collaboration avec la Galerie Maeght m’offre une formidable liberté ; chaque pièce en est le fruit. D’un côté, je bénéficie de la confiance d’Isabelle Maeght, de sa passion pour l’art et de sa connaissance de la céramique. De l’autre, je m’offre une parenthèse dans le temps, expérimentale, pour imaginer, essayer, prendre des risques dans l’atelier avec les céramistes, éprouver mon exigence. Ensemble, nous partageons un objectif : créer. C’est techniquement, humainement et artistiquement passionnant.
Chaque pièce, réalisée à la main, porte en elle toute cette histoire – avec ce petit grain de folie savante si typique des rapports très étroits avec les artisans. C’est ce qui fait toute la différence d’un travail de cette nature, édité en Galerie d’art : ensemble, nous cherchons l’exceptionnel, le coup de foudre » explique Olivier Gagnère.

Toutes les pièces ont été réalisées dans les ateliers de Sergio et Mauro Parigi à Sesto Fiorentino, ville italienne de la province de Florence en Toscane, connue pour sa tradition forte de la céramique.

Pour célébrer cette nouvelle collaboration, la Galerie Maeght édite en outre un ensemble original de bijoux en argent réalisés par Alain Stern.

À propos d’Olivier Gagnère

Né en 1952, Olivier Gagnère se tourne vers les Arts Décoratifs après des études de droit : il collabore ainsi dès 1981 avec Ettore Sottsass et le groupe Memphis en Italie.

Aujourd’hui, son travail est présent dans d’importantes collections nationales et internationales et a fait l’objet de présentations dans les plus grands musées du monde entier : à Paris (Musée des Arts Décoratifs, Centre Pompidou, Fond National d’Art Contemporain), à New-York (MOMA, Museum of Arts and Design), Vallauris ou Riom, à Bordeaux (Musée des Arts Décoratifs), Venise, Izmir, Tokyo, au Musée d’Art Moderne de San Francisco, à l’Indianapolis Design Museum, jusqu’aux musées d’art moderne de Pékin et de Shanghai.

Verrerie, mobilier, luminaires, arts de la table et arts décoratifs, Olivier Gagnère (désigné « créateur de l’année 1998 » par le Salon Maisons et Objets) crée depuis 30 ans pour les plus grandes maisons alliant tradition et art de vivre : faïences de Quimper, porcelaines Bernardaud, cristalleries Saint-Louis, Baccarat, Nontron, Laguiole, Guy Degrenne mais aussi Delepine (robinetteries et baignoires)…

En avril 2014, le salon du meuble de Milan a présenté une collection de meubles imaginée par Olivier Gagnère et Bruno Moinard et réalisée par l’ébéniste milanais Romeo Sozzi pour Promemoria : une série mariant bois, cuir et rotin tressé qui sera présentée à l’automne en France.

Architecte d’intérieur, décorateur, il se voit confier la décoration du café Marly au musée du Louvre à Paris en 1994, réaménage une partie du cabaret Le Lido, signe le décor du restaurant de Pierre Gagnaire à Séoul comme de l’hôtel Marignan Champs-Elysées à Paris.

En préparation : Monographie aux éditions Norma, sous la direction de Michèle Champenois.

En 2015 : Grande exposition au Musée Magnelli, Musée de la Céramique de Vallauris.

À propos de la Galerie Maeght

La Galerie Maeght est inaugurée avec l’exposition Henri Matisse en décembre 1945 à Paris. Dès 1946, Bonnard, Braque, Matisse, Marchand, Rouault, Baya exposent pour la première fois à la galerie parisienne. En 1956 Paule et Adrien Maeght ouvrent leur propre galerie au 42, rue du Bac à Paris, avec une exposition d’Alberto Giacometti. La nouvelle génération d’artistes « Maeght » y est exposée : Kelly, Cortot, Bazaine, Derain, Tal-Coat, Palazuelo, Chillida, Ubac, Fiedler. Ils sont rejoints dès 1966 par Bacon, Riopelle, Tàpies, Rebeyrolle, Bury, Adami, Monory.

En 1964, Adrien Maeght crée l’imprimerie ARTE en plein Paris où sont réalisées depuis toutes les éditions Maeght.

Aujourd’hui, la galerie et la librairie Maeght sont dirigées par Isabelle Maeght. Les expositions permettent aux visiteurs et aux collectionneurs de retrouver les œuvres d’artistes historiques tels Miró, Calder, Braque, Matisse, Chagall, Tàpies, Chillida... et de découvrir les œuvres de Gasiorowski, Rebeyrolle, Monory, Del Re, Depin, Doerflinger, Couturier, Levy.

L’imprimerie et les éditions sont quant à elles dirigées par Jules Maeght. Avec plus de 12 000 titres publiés, Maeght Éditeur est reconnu comme le plus important éditeur de lithographies et de gravures au monde.

« Avec tous les amateurs d’art, nous formons une chaîne d’amitié et de passion qui n’a que faire des générations. C’est la force de la Galerie Maeght et sa raison d’être : puiser dans les ressources de son histoire pour aider les talents d’aujourd’hui et les confronter dans leur diversité » précise Isabelle Maeght.