Terrorisme et radicalisat

Terrorisme et radicalisation : la Région incite les communes à monter en pression

Une journée de formation sur le terrorisme et la radicalisation pour les élus locaux a été organisée à Marseille à l’initiative de la Région. Maires, adjoints chargés de la sécurité, conseillers départementaux et régionaux ont pu échanger entre-eux et avec des spécialistes pendant cette première convention sur ces sujets sensibles et hélas toujours d’actualité pour longtemps encore...

Intervenir en appui de l’état

"La sécurité des Français a vocation à demeurer une compétence régalienne, mais nous avons tous un rôle à jouer. Seul l’état dispose des moyens et des pouvoirs nécessaires pour lutter contre le terrorisme, pour mettre en place des services de renseignements et d’actions efficaces. Mais seul, il ne peut pas tout (...). La sécurité des Français, la lutte contre le terrorisme, la détection de la radicalisation, c’est aussi l’affaire de nos collectivités" a déclaré en ouverture Renaud Muselier. "Notre rôle n’est pas simplement d’alerter les Préfectures, nous devons également mettre en place des dispositifs permettant d’agir concrètement".
Cette convention avait pour but de former les élus et leurs services aux bons réflexes. "En matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, nous avons des obligations légales. Je pense notamment aux communes qui, depuis 2015, doivent mettre en place la cellule municipale d’échanges sur la radicalisation" a rappelé le président de la région.

Nice : reconnaissance faciale, drones...

Il a cité Nice "ville martyre le 14 juillet 2016 (...) où ont été développés des dispositifs de pointe, parfois uniques en France. Je pense bien évidement à l’expérimentation de la reconnaissance faciale sur la voie publique à l’occasion du carnaval. Cette technologie permet de repérer les individus fichés S au sein d’une foule grâce aux 2 700 caméras de vidéo protection installées sur tout le territoire communal".
L’utilisation de drones pendant des manifestations de grande ampleur est également en cours d’expérimentation et, selon le président Muselier "a fait ses preuves. On le voit bien, ici ce sont les nouvelles technologies qui sont mises au service de la sécurité des citoyens. Hélas, trop souvent il ne manque que l’accord du gouvernement ou de la CNIL pour autoriser les maires, en l’occurrence celui de Nice, à utiliser les technologies permettant de renforcer notre sécurité".
Des expérimentations de reconnaissance faciale seront prochainement réalisées au lycée des Eucalyptus à Nice et au lycée Ampère de Marseille.

Renforcer l’information sur les "fichés S"

Le président de la Région a plaidé pour que les élus territoriaux soient mieux informés par l’État des risques de menace, citant la circulaire "Castaner" du 13 novembre 2018 qui permet "aux Préfets de faire régulièrement un point avec les maires sur l’état de la menace dans leurs communes, de leur transmettre les noms des Fichés S et d’avertir le maire de la présence éventuelle de Fichés S sur le territoire communal à l’occasion d’événements
spécifiques (...) Par ailleurs, un fois que les élus locaux disposent des informations, se pose le problème des leviers d’action. Quel est l’intérêt pour un Maire de savoir si des fichés S sont présents dans sa ville s’il n’a pas la possibilité de diffuser l’information à sa police municipale ou s’il ne peut pas utiliser l’information pour les faire interpeller ? Quel est l’intérêt pour un
policier municipal de savoir qu’il a face à lui un Fiché S potentiellement dangereux s’il n’a pas les moyens d’exercer sur lui un contrôle d’identité et de l’interpeller le cas échéant comme c’est le cas aujourd’hui ?"
Depuis janvier 2016, la Région a mobilisé 3,3 milliards d’euros de fonds européens, ce qui fait de nous la première région de France en la matière.

Photo de Une : La reconnaissance faciale va être expérimentée au lycée des Eucalpytus de Nice. Sur ce cliché, le portillon de sécurité installé au collège Alphonse-Daudet. (DR JMC)

deconnecte