Des dangers de l'utilisat

Des dangers de l’utilisation des réseaux sociaux pour les avocats

Le pénaliste Frédéric Berna, ancien bâtonnier du barreau de Nancy, était récemment à Nice, invité par l’Association des avocats intéressés par le droit pénal (ADAIPE), pour une formation sur ce sujet sensible.

La formation, « L’avocat pénaliste et les réseaux sociaux », a attiré de nombreuses personnes le 23 mai, aussi bien sur place, à la bibliothèque des avocats de Nice, qu’en visioconférence. « Ce sujet des réseaux sociaux nous intéressait car c’est quelque chose qui arrive de plus en plus dans nos barreaux et dans nos exercices et je considère que c’est quelque chose de dangereux si c’est mal utilisé, tant sur un plan déontologique que pénal  », a souligné la présidente de l’ADAIPE, Marie Seguin. « Certaines publications peuvent être des violations du secret professionnel, des violations du secret de l’instruction », a prévenu l’avocate spécialiste en droit pénal. «  C’est un sujet complexe », a complété Valérie Serra, vice-bâtonnier du barreau de Nice. « N’oubliez jamais que quand vous communiquez, vous êtes dans un cadre, avec les principes du RIN (Règlement intérieur national de la profession d’avocat). Votre communication peut entraîner des sanctions disciplinaires et des sanctions pénales  », a-t-elle poursuivi.

Des devoirs

Vigilance : "Certaines publications peuvent être
des violations du secret professionnel,
des violations du secret de l’instruction..."
©S.G

Pour Me Berna, la particularité des réseaux sociaux vient du fait que «  vous êtes seuls devant votre écran » et que «  vous êtes parfois capable d’écrire la première chose qui vous passe par la tête  » alors que « celui qui intervient devant les médias fait souvent attention à ce qu’il dit. Quand vous avez un journaliste qui vous pose des questions, que vous êtes devant une caméra ou dans un studio de radio, vous avez une forme de pression. Il est vrai que les jeunes générations qui sont nourries aux réseaux sociaux ont parfois tendance, peut-être, à se laisser aller. Le problème, c’est qu’une fois que c’est sorti, c’est trop tard. Et malheureusement parfois, certains ne respectent pas les règles, qui sont celles de notre profession et ils portent atteinte à leur propre image et, surtout, à l’ensemble de la profession. L’expression de l’avocat est utile, constructive, dans le débat sociétal et la parole de l’avocat doit être présente. Les avocats doivent s’exprimer mais il faut qu’ils soient vigilants. Être avocat, cela impose un certain nombre de devoirs et il faut les respecter systématiquement  », a-t-il assuré. Il est écrit dans les principes du RIN, que « l’avocat exerce ses fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, dans le respect des termes de son serment. Il respecte en outre, dans cet exercice, les principes d’honneur, de loyauté, d’égalité et de non-discrimination, de désintéressement, de confraternité, de délicatesse, de modération et de courtoisie ».

Photo de Une : Me Serra, Me Berna, et Me Seguin à la tribune ©SG