Procès de l'attentat (...)

Procès de l’attentat commis à Nice : "Terrorisme projeté et terrorisme inspiré"

La première semaine du procès de l’attentat commis à Nice le 14 juillet 2016 s’est déjà révélée riche en informations. Après les périodes purement procédurales et la présentation du dossier par Monsieur RAVIOT, Président de l’audience, le mercredi 7 septembre a été marqué par l’audition du premier témoin.

Me Ollié ©S.G

Par Me Benjamin Ollié

Maître Benjamin OLLIE a prêté serment le 14 janvier 2020. Il exerce au barreau de Nice. Son cabinet est situé au 6 Place des Cigalusa à NICE.
Représentant Jeune Barreau UJA NICE.
Me Ollié est l’un des plus jeunes avocats à participer au procès. Il représente une trentaine de parties civiles. Il s’exprimera sur le procès, dans les colonnes de notre journal, au cours des prochaines semaines.

Nommé par son matricule «  1407SI » et comparaissant par visioconférence à visage masqué dans un souci de préservation de son anonymat, ce témoin a dressé pendant son intervention un portrait détaillé de l’État Islamique.

Au sujet du mode opératoire de l’organisation, l’intervenant a exposé la distinction entre les attentats projetés et ceux inspirés.

S’agissant des attentats projetés, appartiennent à cette catégorie les actions menées par des agents ayant séjourné sur site syro-irakien pendant un temps, souvent très court, avant d’être renvoyés sur site.
Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris dont le procès vient de s’achever sont un parfait exemple d’attentat projeté.

S’agissant des attentats inspirés, il s’agit du cas dans lequel les terroristes passent à l’action dans leur pays de résidence mais sans direction donnée par l’État Islamique. Ce terrorisme est le fruit premier d’une forte propagande orchestrée par l’organisation.

Contrairement à ce qui pourrait être imaginé, l’un comme l’autre de ces pans jouent un rôle d’égale importance dans la politique d’un groupuscule terroriste. Les actes inspirés, loin d’être des récupérations opportunistes de faits de violence, sont en réalité le fruit d’une stratégie élaborée.

Cet exposé a permis de mieux cerner le contexte dans lequel ont été commises les horreurs du 14 juillet 2016.

En frappant la France à une date symbolique, celle de sa fête nationale, dans ce lieu emblématique qu’est la Promenade des Anglais et en utilisant un procédé suggéré par l’organisation terroriste, l’attentat perpétré par Mohamed LAHOUAIEJ-BOUHLEL remplit tous les critères d’un acte terroriste inspiré.
Il ne faut pas douter du fait que cette qualification terroriste sera étudiée scrupuleusement durant les semaines à venir.
Cette première clé de lecture apporte un début de réponse.

Visuel de Une : la salle de retransmission du procès au Palais Acropolis Nice qui accueille les parties civiles et leurs avocats. ©S.G

deconnecte