Jean-Pierre Galvez : (...)

Jean-Pierre Galvez : "nous sommes élus pour soutenir les artisans"

Formation, proximité, soutien aux entreprises, aide aux territoires : le nouveau président de la Chambre de métiers régionale Paca présente les priorités de son quinquennat.

Être élu à une très large majorité à la Chambre de métiers régionale c’est une grande satisfaction ?
Effectivement, sur 84 votants il n’y a eu que six abstentions. Je prends conscience des responsabilités qui m’attendent en présidant la Chambre de Métiers et de l’artisanat Paca qui couvre six départements, avec près de 900 salariés, huit campus, seize antennes de formation continue, onze points d’accueil et un budget d’une soixantaine de millions.

Le Niçois Jean-Pierre Galvez va présider pendant cinq ans la Chambre des métiers 06 et la Chambre régionale Paca. DR

Mais seulement 35% de femmes dans le bureau...
Ce n’est pas satisfaisant, mais c’est mieux qu’avant. Ce nouveau mandat marque une forte progression des femmes. Pour elles et avec elles, il nous faut améliorer le parcours syndical qui mène aux CMA. Il appartient aux organisations professionnelles de promouvoir ces parcours pour que les femmes soient plus nombreuses à accéder aux postes de responsabilité.

Comment allez-vous articuler votre travail entre Nice et Marseille ?
Je suis encore en train de m’organiser. Cela se fera de façon naturelle, l’important c’est d’être là quand il faut et au bon moment.

Par une proximité physique des bureaux, des collaborateurs qui iront au devant des entreprises ?
Évidemment les deux, avec la proximité physique personnalisée au niveau de l’accueil dans les CMA, mais aussi avec des agents sur le terrain pour aller au devant des entreprises. Bien souvent, on s’aperçoit que notre offre de services est méconnue. Trop d’artisans considèrent la CMA comme un endroit où l’on va s’inscrire une bonne fois pour toutes, alors que nous sommes là pour accompagner l’entreprise depuis sa création jusqu’à sa transmission.

Concrètement ?
Nous nous sommes fixés pour objectif premier que le monde de
l’artisanat prenne connaissance de tous nos services. Car ils permettent aux entreprises de se développer, d’avoir une plus-value avec la formation, etc. Vous savez, un jeune créateur se retrouve rapidement seul s’il ne se fait pas accompagner, il manque de temps... L’expérience montre qu’une entreprise isolée est extrêmement fragile. Dans l’intérêt du territoire, il ne s’agit pas de jouer "solo" mais "collectif" car c’est ensemble que nous réussirons, avec l’aide des différentes institutions. Nous avons multiplié les partenariats pour que ces jeunes créateurs puissent réussir.

Vous voulez des territoires solidaires...
Chaque territoire de Paca est particulier, avec ses atouts spécifiques qu’il faut développer, avec des besoins précis. Il faut donc avoir une cohérence de réponses pour la vivacité économique. La solidarité, c’est de veiller à ce que l’ensemble du territoire bénéficie de l’expérience des agents des CMA. C’est de travailler avec les communes pour savoir, par exemple, s’il manque ici un boucher, un boulanger, etc. Lorsque des besoins se font sentir, nous devons être une force de propositions. Par exemple, dans les AM, nous avons réussi à mettre en place avec le Conseil départemental et les communes des fonds européens qui ont permis de moderniser les outils de travail des entreprises à hauteur de 11 M€ de subventions. On va multiplier ce type d’actions au plan régional. Pour cela, on va rencontrer les élus.

Qu’attendent les artisans des prochaines présidentielles ?
Tout le monde le sait : moins de charges et plus de simplifications. Pour avoir enfin une vision à moyen et long terme et gérer sainement nos entreprises. Nous sommes une région qui facilite la création d’entreprises, nous sommes même n°1. Nous avons 1 400 entreprises dédiées aux métiers d’art, c’est notre vitrine, un capital à conserver et à développer.

Et en ce qui concerne les reprises d’entreprises ?
ll s’agit de veiller à ce que les chefs d’entreprises puissent rencontrer les repreneurs pour qu’il n’y ait pas de places vides sur nos territoires. Par exemple, avec Isola, nous avons trouvé un repreneur pour une boulangerie fermée depuis dix ans. Tous les vendredis, la journée "jeunes créateurs" à la CMA-06 est suivie par 150 personnes. Parmi celles-ci, il faut identifier les futurs repreneurs.

L’autoentreprise ?
Le premier statut de l’autoentrepreneur concurrençait de façon déloyale les entreprises traditionnelles. Il y a eu depuis une réforme, mais pour autant, tout n’est pas réglé. Ce statut particulier doit être limité au démarrage de l’activité, pour ensuite se transformer en entreprise.

Et pour préparer l’avenir ?
La formation est l’avenir de nos métiers, un enjeu colossal. Il nous appartient de donner des formations d’excellence aux jeunes pour les préparer à l’économie numérique, au développement durable, à la transition énergétique. On a du pain sur la planche, mais c’est enthousiasmant.

- Jean-Pierre Galvez, 62 ans.
- Artisan coiffeur.
- Président de la CMA-06 et de la CMAR Paca.
- Dirigeant de la Socama Côte d’Azur.
- A présidé la Fédération départementale de la coiffure et l’UPA 06.
http://www.cmar-paca.fr/

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