La transmission d’entreprise : un enjeu pour le maintien de l’emploi

Le statut de SCOP d’amorçage, une solution pour faciliter la transmission d’entreprise

Tenant compte de l’environnement économique actuel, la transmission de l’entreprise aux salariés en SCOP, peu connue des entrepreneurs, tend à se développer. Elle représente un réel enjeu à la fois pour les salariés, l’entreprise et la région dans laquelle elle est implantée. En effet, en favorisant la pérennité des entreprises, la transmission en SCOP participe au maintien du dynamisme économique et des emplois sur les territoires. Soucieux de préserver leur emploi et connaissant parfaitement leur entreprise et son environnement, les salariés sont en effet les plus à mêmes de reprendre la société.

Pour cela, il est important qu’ils soient aidés et accompagnés, en termes d’organisation, de management et de financement. Avec le statut transitoire de SCOP d’amorçage, les salariés disposent désormais d’un nouvel outil leur permettant d’avoir le temps de renforcer d’année en année leur part au capital de leur SCOP. En effet, l’un des obstacles identifié à la reprise d’entreprises sous forme de SCOP est l’obligation pour les salariés de détenir d’emblée la majorité du capital social.

Le nouveau statut de la SCOP d’amorçage permet aux salariés d’être minoritaires au capital tout en détenant la majorité des voix à la constitution de la SCOP, et leur donne 7 ans pour devenir majoritaires. Les salariés peuvent ainsi plus facilement boucler les tours de table pour reprendre leur entreprise sous forme de SCOP grâce à l’aide d’associés non coopérateurs. En application de ce dispositif, les associés non coopérateurs doivent s’engager à céder ou à obtenir le remboursement d’un nombre de titres permettant aux associés coopérateurs d’atteindre le seuil de détention de 50 % du capital au bout de la durée de 7 ans. Le décret précise que cet engagement figure dans les statuts de la SCOP nouvellement créée.

Véritable atout pour les dirigeants qui souhaitent céder leur entreprise, en raison notamment de leur départ à la retraite, la transmission aux salariés, avec le statut de SCOP d’amorçage, évite la disparition de nombreuses entreprises faute de repreneur.

Les Scop repartent en campagne

Dans les prochaines années, la question du départ en retraite de la génération des « baby-boomers » va se poser dans plus de 50 000 PME indépendantes. Plusieurs millions d’emplois sont en jeu, il est donc important de consolider la communication auprès des dirigeants d’entreprise afin de soutenir et de faire perdurer la transmission d’entreprise aux salariés.

Telle est la vocation de la nouvelle campagne publicitaire lancée par le mouvement en mars 2015 « Encore un chef d’entreprise qui a cédé à ses salariés » qui mise cette fois-ci sur une stratégie par la preuve, avec des témoignages de cédants. Initié en juin 2013, le premier volet de la campagne construite autour du site « jetransmetsamessalaries.fr » avait déjà remporté un franc succès auprès des PME.

Dans une démarche de concrétisation, le mouvement poursuit son action de sensibilisation avec cette nouvelle campagne de communication qui met en scène à travers 4 annonces presse, de vrais dirigeants, fondateurs de leur PME, aux côtés de salariés repreneurs, nouveaux associés de l’entreprise transformée en Scop.

Photographiés avec un humour tout britannique par Peter Winfield, les anciens et nouveaux dirigeants semblent apprécier ce moment de complicité : le chef d’entreprise a donné un sens à sa vie professionnelle en transmettant la société à ceux qui ont participé à la faire grandir. Les salariés repreneurs prennent leur destin en main et s’engagent dans l’entrepreneuriat coopératif.

Des transmissions réussies en PACA

« Lorsqu’on nous a présenté le modèle SCOP en vue de mon départ à la retraite, l’idée nous a tout de suite séduit. La transmission était la bonne façon de pérenniser l’entreprise, fondée il y a 20 ans déjà, au profit des salariés qui ont contribué à son succès. » raconte M. Jacquemin, ancien gérant de Precitol, société de Berre-L’Etang, spécialisée dans l’ingénierie et les études techniques, transformée en SCOP en novembre 2014. Aujourd’hui, M. Jacquemin travaille encore aux côtés de ses ex-salariés et cessera son activité dans deux ans. Les nouveaux associés au capital sont quant à eux ravis de pouvoir prendre une part plus active dans la vie de leur entreprise. Grâce à cette passation sans risque, tous les emplois ont été maintenus.