
Une extension de l’aéroport de Nice pour un futur à 18 millions de passagers
- Par Marie Marquet --
- le 30 mai 2025
Engagé dans une transformation d’envergure, l’aéroport Nice-Côte d’Azur agrandit son terminal 2 pour répondre à une croissance continue du trafic. Livraison finale prévue en 2026.
« Complètement nécessaire » : c’est en ces termes qu’Aymeric Staub, responsable de la communication de l’aéroport Nice-Côte d’Azur, qualifie l’extension en cours du terminal 2. L’infrastructure, déjà à l’étroit avec 14,8 millions de passagers en 2024 (au-delà de la « capacité théorique d’accueil » de 14 millions annuels pour les terminaux 1 et 2 ; un seuil dépassé dès 2019), doit faire face à une croissance régulière du trafic. La saturation guette, en particulier durant la haute saison. Objectif de cette extension : atteindre une capacité de 18 millions de passagers annuels, tout en améliorant la qualité de service. « Nous sommes la porte d’entrée d’un territoire d’exception. L’enjeu principal, c’est d’adapter nos infrastructures à la réalité du trafic. Cela passe par davantage d’espace », explique Aymeric Staub. Cette croissance signifie-t-elle aussi une multiplication des vols ? Il nuance : « Ce n’est pas l’aéroport qui génère du trafic, ce sont les compagnies, en réponse à la demande des passagers, dans une croissance mondiale du transport aérien. »
Le chantier comprend trois volets
Certaines étapes sont déjà visibles. D’abord, l’agrandissement de la zone d’attente non-Schengen, avec un nouveau poste frontière et des espaces commerciaux revisités, déjà en service. Ensuite, la DARS, un nouveau couloir reliant directement les passagers aux avions, sans recours aux bus. Elle sera opérationnelle à l’automne. Enfin, un « module ressources » ajoutera, d’ici 2026, 36 banques d’enregistrement pour les cartes d’embarquement et les bagages. Ce développement ne va pas sans critiques : une procédure judiciaire a imposé une étude d’impact environnemental complémentaire. Réalisée par un cabinet indépendant, elle conclut que, malgré plus de 28 000 mouvements annuels supplémentaires, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 11 % d’ici 2030. Un paradoxe apparent, que l’aéroport explique par l’électrification des véhicules au sol, des trajectoires optimisées et des avions plus modernes et mieux remplis. Depuis 2013, les émissions directes ont chuté de 95 %. Côté bruit, « pas d’impact majeur », selon l’étude. Les décollages vers la mer et l’usage raisonné des moteurs permettent aux avions de franchir le littoral à 10 000 pieds, loin des oreilles riveraines.
Et les emplois ?

L’aéroport emploie directement 580 personnes, mais jusqu’à 9 000 « badges rouges » circulent sur le site, c’est-à-dire celles travaillant régulièrement en zone sécurisée. L’extension générera des postes, notamment dans les commerces et services associés. Le chantier, lui, mobilise un consortium d’entreprises locales. Malgré 84 % d’avis défavorables lors de la dernière enquête publique, Aymeric Staub reste serein et nuance : « Cette mobilisation est relative. Moins de 1 ?000 avis ont été déposés, souvent par les mêmes contributeurs », ajoutant que « certains ont posté jusqu’à 10 avis. » La livraison complète est attendue pour le premier trimestre 2026. Reste à savoir si la justice administrative, encore saisie par plusieurs recours, validera définitivement ce projet.