Trois pépites de Sophia

Trois pépites de Sophia Antipolis présentent leurs activités

Sophia Antipolis abrite quantité de sociétés qui, pour n’être pas connues du grand public, n’en sont pas moins des leaders dans leur domaine. Pour mettre en lumière leur travail, qui se traduit par des centaines d’emplois sur la technopole, le Sophia Club Entreprises organise des mini-conférences à l’intention du public professionnel et des étudiants. La dernière s’est tenue à la Skema Business School, avec trois invités vedette : Oticon Medical, Thales Underwater Systems et Euclyde Data Centers.

Oticon Medical invente un implant embarqué qui rend l’ouïe

Cédric Briand a présenté Oticon Medical qui a créée le plus petit appareillage du marché implanté dans la cochlée (oreille interne). Contenant des logiciels et autres puces, il transforme les vibrations mécaniques (sons) en impulsions électriques vers le cerveau lorsque le chemin naturel est altéré. Cette haute technologie embarquée fait l’objet d’une chirurgie encore chère mais bien maîtrisée, moins de deux heures sur la table d’opération. 60% des implantés sont des enfants, le plus petit étant un bébé australien de deux mois.
"Nous sommes sur un marché colossal qui connaît une croissance de + 20% par an" assure le directeur d’Oticon, englobée en 2013 par WDH, société danoise (1,4 milliard de CA) qui finance une fondation (20 M€ par an) pour lutter contre la surdité. À Sophia, deux cents personnes œuvrent pour Oticon, avec une embauche mensuelle d’un ou deux postes (ingénieurs et opérateurs qualifiés) qui travaillent dans des salles blanches iso 5 et iso 7 sur des machines d’ultra haute précision (découpe au micron de certains composants).
La société mène des recherches avec l’INRIA, l’INSERM et le CNRS. Moment émouvant : un reportage vidéo a été présenté, montrant une dame qui retrouve l’ouïe après quinze années de surdité totale.

Data centers : la solution locale de la société Euclyde

"Il y a dix ans, quand je rencontrais les banquiers, ils ne comprenaient pas pourquoi il fallait construire des immeubles pour abriter des data centers, ni comment ils pourraient récupérer leur mise" s’amuse Magdi Houry, président fondateur de Euclyde Data Centers. Une entreprise qui réalise un chiffre d’affaires de 4,6 M€ et compte 160 clients pour le compte de qui il héberge, sécurise les données en leur assurant une rapidité de transmission et surtout la pérennité. Le premier site data d’Euclyde a été ouvert en 2004 dans le quartier des Trois Moulins à Antibes. En 2011, la société lançait sa première plateforme cloud, l’année suivante elle s’implantait aussi à Besançon dans le Doubs pour gérer les données du CHU, en 2015 au Luxembourg pour les données de groupes bancaires et cette année sur Aix-en-Provence et Lyon.
Euclyde Data Centers a déployé sur Sophia son propre réseau de fibre optique (40 giga, bientôt 100).

Thales Underwater Systems écoute sous la mer...

C’est l’un des plus anciens établissements de Sophia : créée en 2001, Thales Underwater System est une division spécialisée dans les sonars. C’est même le n° 1 mondial dans ce monde du silence que ses grandes oreilles écoutent en permanence.
"La mer est un monde très bruyant. Il y a dans le monde en permanence 350 sous-marins qui viennent taquiner des bateaux d’autres puissances. Nos sonars captent et analysent les signaux" explique Frédéric André.
Des sonars qui sont aussi installés sur des sous-marins et qui leur permettent de "voir" pour passer des endroits sensibles comme Gibraltar sans être obligés de se montrer en faisant surface. Ou encore sur des bateaux de surface, par exemple pour détecter des mines de la seconde guerre mondiale (la moitié du stock n’a pas encore été retrouvée !), et sur des hélicoptères (Thales US est le seul à maîtriser cette technique aujourd’hui).
Ces spécialistes, qui travaillent plutôt dans la discrétion, ont démarré comme une startup avant de devenir un géant. 2 300 personnes, dont 700 à Sophia, 650 M€ de CA dont les deux tiers proviennent de la technopole. 60% des emplois sont des ingénieurs et cadres, une quarantaine d’embauches par an à Sophia et un taux de croissance de 5% l’an.
Thales US équipe 500 bateaux de ses petits bijoux de technologie. Dont les sous-marins achetés par l’Australie (un marché de 34 milliards).
"On doit toujours faire la course en tête et garder notre avance technologique" conclut Frédéric André.
D’où les efforts en R&D.

Photo de Une : De gauche à droite, Cédric Briand (Oticon), Frédéric André (TUS) et Magdi Houry (Euclyde). JMC

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