IA et écologie : Attention

IA et écologie : Attention à « l’effet de diversion »

Cédric Villani, interrogé à la fin de la table ronde de l’IA Date sur la problématique écologique, a dans un premier temps rappelé qu’un « gros accent avait été mis dans le rapport de 2018 sur l’IA et l’écologie » tout en reconnaissant que « cinq ans après, le bilan est très mitigé ».

« C’est un secteur dans lequel des développements existent mais si on les compare à l’ensemble des problèmes que l’on a devant nous, c’est très peu. L’IA va aider dans les sujets écologiques mais ce n’est pas ce qui va faire le gros du travail  ». Le mathématicien a expliqué que «  le gros de l’empreinte du numérique aujourd’hui (était) lié à la fabrication des smartphones et des ordinateurs » et que « le plus gros impact individuel que l’on peut avoir est de renouveler son smartphone le moins possible ».

"Volonté de la société"

Pour l’intelligence artificielle, il a pointé du doigt trois effets négatifs : le climato scepticisme sur les réseaux sociaux, les enjeux majeurs de consommation, qu’il convient de réguler, et l’effet de diversion. Concernant ce dernier point, Cédric Villani a souligné que « l’IA, certes c’est important, passionnant et majeur mais quand vous regardez les centaines de milliards de capitalisation dans le numérique, notamment sur une technologie de pointe comme l’IA, c’est autant d’argent qui ne va pas sur les questions écologiques. Et toutes ces heures que l’on passe à discuter de l’IA, c’est autant qui ne sont pas passées à discuter de l’écologie. C’est important de discuter de l’IA mais il ne faut pas que cela fasse oublier le truc écologique qui est encore plus important pour l’avenir de l’humanité. Quand vous mettez cela en balance aujourd’hui, le rapport de force est défavorable (pour l’écologie). Ce n’est pas une fatalité, c’est une question de volonté de la société ».

Cédric Villani s’est montré exemplaire lors de son déplacement à Nice, en prenant le train et en refusant poliment la voiture proposée par le Département pour faire à pied le trajet de la gare jusqu’à l’hôtel. Discret, il n’en a pas dit un mot, c’est le président du Conseil départemental Charles Ange Ginésy qui a souhaité mettre en avant ce comportement.

Photo de Une : De gauche à droite : Cédric Villani, Marco Landi, Diana Sebbar et Justine Lipuma. ©S.G

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