Métropole Nice Côte d’Azur : une nouvelle tarification pour freiner les navires de croisière les plus polluants
- Par Valérie Noriega --
- le 8 décembre 2025
La Métropole Nice Côte d’Azur a adopté vendredi 5 décembre en conseil métropolitain une nouvelle mesure destinée à répondre à la hausse constante du trafic de croisière et à ses impacts environnementaux. Le président de la Métropole et maire de Nice a annoncé un durcissement de la tarification appliquée aux escales des navires les plus émetteurs.
Depuis plusieurs mois, un bras de fer s’est engagé autour de la régulation des croisières sur la Côte d’Azur. L’arrêté métropolitain visant à limiter le nombre d’escales et de passagers avait été suspendu en juillet, laissant place à un projet d’arrêté inter-préfectoral jugé insuffisant par la Métropole. « Je déplore que cet arrêté […] ne mette sur la table aucune mesure de régulation réelle et opérante », dénonce Christian Estrosi, président de la Métropole, regrettant qu’aucune limite ne soit imposée ni au nombre de navires, ni à leur taille, ni à leur niveau de pollution.
Un nouveau levier : le « pollueur-payeur » appliqué aux croisières
Pour compenser l’absence de régulation nationale jugée efficace, la Métropole active désormais l’outil tarifaire. Le Conseil portuaire du port de Nice–Villefranche Santé, puis le Conseil métropolitain, ont validé une hausse de la redevance par passager. Une part environnementale, calculée selon le principe du « pollueur-payeur », sera intégrée. « Dès le mois de janvier 2026 et pour toutes les escales à venir, plus un navire est grand, ancien et polluant, plus la contribution qu’il versera à la Métropole sera élevée. » Cette modulation vise autant à dissuader les navires les plus massifs qu’à encourager les compagnies à déployer des unités plus modernes, moins émettrices et raccordables à l’électricité à quai.
Les recettes générées financeront notamment la transition énergétique des ports et des infrastructures stratégiques comme la digue du port de Nice.
Tensions autour de la décision
La présentation de ce nouveau dispositif a été marquée par un boycott partiel du Conseil portuaire par certains membres, un choix fermement critiqué par la Métropole. « Je ne peux que regretter l’attitude de certains consistant à refuser le dialogue […] face à une pression des croisières toujours plus forte avec des navires toujours plus grands. » Pour le président de la Métropole, cette décision marque au contraire une étape décisive pour préserver le littoral : « Nous démontrons notre détermination à stopper l’expansion non maîtrisée des croisières sur nos côtes. Un dispositif dissuasif pour les grands navires les plus polluants, et une tarification qui favorise les navires plus petits, plus vertueux […] ».