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Métropole Nice Côte d’Azur Habitat : « Une vision audacieuse »

Anthony Borré, vice-président de la métropole Nice Côte d’Azur, délégué au Logement, a présenté lundi 2 décembre les objectifs du nouveau programme local de l’habitat (PLH) et les innovations pour y parvenir.


©S.G

Anthony Borré a tenté de résumer en 45 minutes les 1 000 pages du 4e PLH de la métropole Nice Côte d’Azur, félicitant toutes les personnes ayant contribué à sa réalisation et dénonçant un certain nombre d’opposants à la vision trop « simpliste » selon lui. « Autour du président de la métropole Christian Estrosi, nous portons une vision audacieuse, volontariste, pour répondre à des défis locaux et nationaux et j’ai souhaité pour ce PLH qu’il y ait un certain nombre d’innovations. Pour continuer à produire il faut innover  », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Il a rappelé les défis du moment : «  les prix de l’immobilier qui, chez nous, ne baissent pas et progressent. Pour le logement neuf on est à 6 633 euros le m2, soit + 3 % en un an. Cela démontre qu’on est un territoire très attractif et, dans le même temps, cela nous pose aussi des difficultés car nous sommes dans un territoire où se loger est devenu extrêmement difficile. C’est aussi le marché de la revente qui est 4 342 euros le m2, avec + 3 % en un an, et bien sûr le développement des meublés touristiques ». Le 1er adjoint au maire de Nice a également rappelé qu’il n’appartenait pas qu’aux pouvoirs publics de créer du logement. « Nous portons une politique volontariste mais les promoteurs immobiliers ont aussi un équilibre économique à trouver sur leurs opérations et il n’est pas toujours atteint. Et si le promoteur ne trouve pas son équilibre, l’opération ne se fait pas ».

2 800 logements par an

Juste avant la présentation des objectifs du nouveau PLH, Florent Paroli, directeur Habitat, politique de la ville et renouvellement urbain au sein de la métropole Nice Côte d’Azur, a fait le bilan du PLH précédent : 2 600 logements dans le neuf sur un objectif de 3 500 soit 75 % et près de 1 000 logements sociaux financés sur 1 400 soit 71 % de l’objectif. Et il a rappelé qu’il avait fallu faire face aux années Covid et à la crise du logement qui n’a épargné aucune commune. Forent Paroli a aussi indiqué que «  dans le temps du PLH 3, le nouveau programme de renouvellement urbain avait été adopté » et concernait trois quartiers niçois, Les Moulins, L’Ariane et Les Liserons, pour lesquels 300 millions d’euros au total seront investis. Pour le 4e PLH, s’étendant de 2024 à 2029, il est prévu une production de 2 800 logements par an, avec 40 % de logement social, 40 % de logement libre et 20 % de logement intermédiaire. Ce programme s’appuie sur cinq axes stratégiques : « développer une offre équilibrée et diversifiée, favorisant la transition écologique ; renforcer la stratégie en matière d’économie du foncier ; accentuer les efforts pour l’amélioration du parc existant ; assurer les parcours résidentiels et répondre aux besoins des publics spécifiques ; et piloter, observer et évaluer la politique de l’habitat métropolitaine ». Parmi les solutions innovantes du PLH, qui sera décliné en 25 actions phares, Anthony Borré, président de Côte d’Azur Habitat, a notamment cité « le renforcement du parcours résidentiel en développant une offre de logement abordable à destination des classes moyennes » au travers du bail réel solidaire (BRS).

Visuel du projet de surélévation de la résidence Saint-Philippe de Côte d’Azur Habitat. ©Groupe Créquy.

Permis de louer ?

Le BRS permet d’être propriétaire du bâti et pas du foncier, avec « un prix d’acquisition 30 % moins cher que le prix classique  » et « c’est le type d’offres que nous poussons et que nous avons prévu de développer  », a confié Anthony Borré. Au sujet des innovations, il a ensuite évoqué le fait de «  renouveler la ville sur elle-même  ». «  Sur un territoire où le foncier est rare il est évident qu’il ne faut pas avoir peur de parler de densification. Ce n’est pas un gros mot. Et la densification n’est pas la bétonisation », a-t-il assuré. Ce renouvellement de la cité sur elle-même se traduit par de la surélévation (avec notamment un projet de Côte d’Azur Habitat à Saint-Philippe où 13 logements sociaux vont être créés), par de l’acquisition-amélioration (objectif de 200 logements à l’échelle de la métropole) et par de la remise sur le marché de logements vacants (un objectif de 900). «  Je veux rappeler que la vacance structurelle à l’échelle de la ville de Nice est très réduite, de 2%. Ce n’est pas beaucoup, c’est moins que la moyenne nationale mais c’est trop  », a précisé le vice-président de la métropole avant de prévenir : «  Nous allons traquer ces logements vacants, un par un ». Il a enfin évoqué la lutte contre l’habitat indigne, songeant au permis de louer et donc d’avoir « dans certains secteurs très ciblés » une autorisation de la ville avant de louer son logement. « Je souhaite engager une discussion avec les professionnels de l’immobilier. Je ne dis pas que nous allons le mettre en œuvre, je veux l’étudier », a exposé M. Borré. «  Car quand le drame survient, il survient trop tard ».



Surélévation : Déjà du concret

La métropole Nice Côte d’Azur et la ville de Nice s’intéressent depuis plusieurs mois à la surélévation, avec la réalisation d’une étude par la société UpFactor il y a un an qui avançait le chiffre de 7 750 logements potentiels. «  Le sujet de la surélévation est un sujet intéressant et on y travaille, y compris sur le parc privé », a avancé Renaud Dalbera, président de l’Union des syndicats immobiliers (Unis) Côte d’Azur. «  Je crois beaucoup à cette solution, malgré les contraintes techniques et financières. C’est un axe fort du PLH », a confirmé Anthony Borré, invitant Hervé Tillier, président du groupe Créquy, à dire un mot sur ce procédé. « Pour nous, la surélévation est un outil de la rénovation. C’est dans le cadre d’une rénovation globale du bâtiment qu’il faut envisager la surélévation », a-t-il expliqué. « À notre niveau on fait à peu près 40 % de surélévation sur les bâtiments qu’on rénove, c’est assez important. Il y a un potentiel assez intéressant sur les bailleurs sociaux puisque ce sont des immeubles en bloc ». Le groupe Créquy a notamment déjà réalisé la surélévation et la rénovation de l’immeuble Le Malausséna dans le quartier Libération, livré cette année, et d’un bâtiment situé 12 rue de la République, livré l’année dernière.

Photo de Une : conférence de presse de présentation du PLH 2024-2029 ©S.Guiné