UJA de Nice 2025 : une

UJA de Nice 2025 : une action élargie

Le président réélu de l’Union des jeunes avocats de Nice va poursuivre la dynamique de 2024, tournée vers la jeunesse et l’enfance, tout en renforçant son action syndicale.

Interview de Romain Vallier

Pourquoi avez-vous choisi de faire un second mandat là où vos prédécesseurs n’ont souvent fait qu’un an ?

 Cela s’est très bien passé, l’ambiance était bonne et on a mené nos projets à terme. On a fait dix formations qui ont bien marché et six soirées bien remplies. Nous avons également fait beaucoup de partenariats. Sans les citer tous, on s’est de nouveau rapproché du BDE de la fac de Droit de Nice. On a fait beaucoup d’événements avec eux. On s’est rapproché de certains Business Club et des Soroptimist afin de répondre à notre thématique sur l’enfance. Nous avons fait la veille juridique, sur la vie du barreau et sur l’actualité jurisprudentielle, toutes thématiques confondues, dans laquelle les confrères du barreau contribuent. C’est quelque chose que nous ne faisions pas avant. Nous avons aussi fait beaucoup d’interventions à la faculté, avec l’IEJ (Institut d’études judiciaires), dirigé par Laetitia Antonini-Cochin, qui nous reçoit toujours de façon très sympathique. Je la contacte pour lui proposer des thèmes qui me viennent à l’esprit et elle formalise cela en conférences. Cela permet aux étudiants de connaître l’UJA avant d’intégrer l’école des avocats et cela nous permet également de les connaître. Et nos bâtonniers sont particulièrement présents et sensibles à nos projets, je les en remercie.

Le fil rouge pour 2024 était l’enfance et la jeunesse. Qu’en sera-t-il pour 2025 ?

Romain Vallier et la vice bâtonnière Valérie Serra
lors d’une formation à la faculté de Droit de Nice ©SG


 La thématique restera la même car deux ans c’est bien pour avoir une dynamique de fond. Pour répondre à la thématique de l’enfance il y a eu quelques éléments dans la veille juridique mais majoritairement c’était l’événement caritatif de fin d’année avec les Soroptimist. Pour la jeunesse, c’était tous les événements organisés à la faculté. La thématique ne va pas changer mais l’équipe va un peu changer car il y a des gens qui partent et donc des gens qui entrent. Maxime Caldonazzo et Elodie Nesa vont être vice-présidents. Ils se sont bien distingués cette année, avec l’aide de Magali Gilly. Et il y a des anciens qui reviennent : Julien Prandi et Fabien Carles. En 2025, j’aimerais marquer un peu plus le coup avec de beaux événements festifs, avec cette fois un vrai gala en fin d’année. L’objectif est de diversifier les types de soirées, ne pas faire que de l’entre-soi. Il y a aussi cette année un volet syndical, pour la défense des confrères. On n’oublie pas qu’on est un syndicat. On s’est positionné à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux, avec la FNUJA derrière, pour la protection des confrères. Pas nécessairement à Nice, de manière générale. Nous serons très attentifs à la protection des jeunes confrères locaux. Le volet syndical, à mon sens, va avoir vocation à s’accentuer.

En quoi le quotidien des avocats est-il plus difficile ?

 La relation au client a beaucoup changé. Elle est beaucoup plus dure et moins lisible qu’avant. Des clients viennent nous voir avec un savoir préconçu qui s’avère généralement erroné ou insuffisant. Et donc ils poussent l’avocat dans une direction, qui n’est pas forcément la bonne. En revanche, notre responsabilité ne change pas. Il y a à la fois un affaiblissement du respect du conseil de l’avocat et un durcissement de la retenue de sa responsabilité. Et il y a un autre point, c’est l’insertion pratico-juridique des jeunes confrères dans la profession. Il y a de plus en plus de jeunes confrères qui s’installent seuls. C’est même une majorité. Cela pose question et cela paraît assez dangereux. L’UJA accompagne évidemment les jeunes confrères. Il y a des différences de mentalité générationnelle avec une volonté d’émancipation et de respect de la vie privée beaucoup plus marqués qu’avant. Je pense que l’investissement dans le métier n’a plus la même forme qu’avant. Mais le problème c’est qu’après il y a le suivi des dossiers, les procédures à maîtriser, la gestion du client, la déontologie… J’incite de plus en plus les jeunes confrères à trouver pendant un an ou deux une collaboration, ou un long stage avant de passer le CAPA. On les aide beaucoup à l’UJA à en trouver. Il y a une sorte de mercato des collaborateurs : ils changent de collaboration plusieurs fois, ils se mettent à leur compte ou ils changent de métier. Une des bonnes choses à faire cette année serait de rapprocher les collaborateurs et les collaborants. Les générations en fait. Mais nous ne le ferons qu’en partenariat avec l’Ordre. Et nous allons essayer de développer tout le volet social pour les collègues en difficulté et en reconversion.

Propos recueillis par Sébastien GUINÉ

« De nombreuses problématiques économiques et législatives »

©SG

Me Romain Vallier s’est également exprimé sur l’aide juridictionnelle (AJ). « Je pense, à titre personnel, et avec toutes les précautions à y apporter, que la profession devient quelque peu trop dépendante de l’aide juridictionnelle, dans sa forme actuelle à tout le moins. Et cela affecte selon moi l’exercice des jeunes confrères, ce qui rentre bien dans notre discussion  », assure-t-il. « Je pense - malgré le caractère louable, humain et absolument nécessaire du dispositif - que celui-ci pourrait à terme rogner une liberté fondamentale : celle de la liberté de l’honoraire. Je pense qu’il y a une corrélation entre l’accessibilité parfois large de l’AJ et le durcissement du rapport au justiciable évoquée par ailleurs, qui ne facilite pas nécessairement nos conditions d’exercice. Economiquement, la liberté de refuser l’AJ devient de plus en plus difficile à exercer, vu sa généralisation. Et l’augmentation éventuelle des rétributions versées à ce titre ne règle pas le fond du problème. Moralement, l’AJ est de plus en plus perçue comme un totem qu’on ne saurait repenser  ».

Délicat

« Dans les grands défis de la profession, il conviendrait de s’interroger sur l’interventionnisme très prégnant de l’État sur ce sujet, » relève-t-il. «  S’il ne faut jamais exclure les justiciables dans le besoin, principe de désintéressement et d’accès à la justice obligent, il convient toutefois de clairement défendre sans détours nos intérêts. C’est un sujet de débat d’intérêt général délicat, chacun ira de son analyse, et c’est tant mieux. Je sais que les bureaux d’aide juridictionnels travaillent avec le plus grand sérieux sur ces sujets. C’est d’en haut que la chose doit à mon sens être améliorée et retravaillée en profondeur. Il faut nous souvenir du caractère à la fois libéral et entrepreneurial de la profession, c’est essentiel », souligne-t-il. Il avance enfin une autre problématique : l’instabilité législative. Un changement fréquent des textes qui selon lui « complexifie excessivement notre exercice, et nous devons là-aussi faire entendre davantage notre voix pour plus de simplification ».

Journée d’intégration le 6 janvier 2025

Le prochain événement de l’UJA de Nice, la journée d’intégration du barreau, aura lieu le lundi 6 janvier à 9h30 à la bibliothèque de l’ordre. S’y déroulera l’accueil de la nouvelle promotion en présence du bâtonnier Emmanuel Brancaleoni et de la vice-bâtonnière Valérie Serra. Après un petit-déjeuner d’accueil, les nouveaux avocats pourront échanger avec les partenaires de l’UJA, notamment sur les questions de comptabilité, et se verront remettre un livret d’accueil.

Le bureau de l’UJA pour 2025

Président réélu : Romain Vallier
Vice-président : Maxime Caldonazzo
Vice-présidente : Elodie Nesa
Trésorier : Gregory Fuster
Secrétaire générale : Manon Beaury
Secrétaire général adjoint : Guillaume Natali (représentant jeune barreau)
Déléguée formation : Valentine Ponti Simonis di Vallario
Délégué événementiel : Pierre Lavie
Déléguée événementiel adjoint : Florence Jean
Déléguée communication et partenariat : Marie Orsat
Déléguée veille : Lilia Mostefaoui
Délégué FNUJA et président d’honneur : Benjamin Ollié
Marraine : Magali Gilly
Premier parrain : Xavier Fruton
Ambassadeur : Hubert Patrice Zouatcham
Protocole : Julien Prandi
Second parrain : Fabien Carles
Chargé de la nouvelle promotion : Pierre Claver Kamgaing

Photo de Une ©SG