Pour le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Olivier Salleron, la rénovation énergétique est « une catastrophe ». Une déclaration faite après la suspension en juin de MaPrimeRénov’, le dispositif de soutien lancé il y a cinq ans pour permettre de lutter contre les passoires thermiques par l’isolation et améliorer le logement en diminuant le consommation énergétique. Victime de son succès, MaPrimeRenov’ a consommé tout son budget annuel dès le premier semestre, d’où ce brutal demi tour qui a surpris la filière. Le dispositif a été en partie rétabli depuis, mais le barème des aides a été raboté au nom des économies budgétaires. Depuis son lancement, le dispositif a connu quinze modifications ! La rénovation et l’entretien ont été ces dernières années les seuls segments en croissance dans le bâtiment. Mais cette activité a baissé de 1,4 % au premier semestre par rapport à la même période de 2024.« Nous allons connaître une troisième année de baisse », constate Olivier Salleron, s’attendant à une baisse de - 3,4 % de CA sur l’année pour les métiers du bâtiment. Tous les segments du bâtiment seront en recul en 2025, avec - 5,7 % attendu pour le logement neuf (qui reprend légèrement), - 8 % pour le non-résidentiel (bureaux, commerces, industrie, bâtiments publics…). Après la disparition de 28 800 postes l’an passé, la FFB prévoit la perte de 30 000 salariés en 2025.
Celle qui était encore hier ministre du Logement, Valérie Létard, a souhaité que la transformation de mètres carrés de bureaux en logements étudiants devienne une priorité. Elle a assuré avoir prévu dans le budget 2026 (!) des mesures d’accompagnement pour ce faire, neuf millions de mètres carrés étant possiblement transformables. L’ambition du désormais ancien gouvernement était cependant plus modeste, avec 45 000 logements à réaliser en trois ans, loin des besoins réels puisque l’on estime à trois millions le nombre d’étudiants peinant à se loger. Deux rapports publiés vendredi 12 septembre formulent des propositions pour lever les freins techniques et réglementaires et pour favoriser la création d'une filière de la transformation économiquement rentable. Reste à convaincre les propriétaires des mètres carrés de bureau vides de réorienter leurs investissements et de voir les mesures qui seront vraiment adoptées au prochain budget...
Plus de 400 panneaux solaires ont été installés à Cannes la Bocca sur deux bâtiments publics pour permettra une production d’électricité annuelle de 230 MWh. Cette énergie verte et renouvelable alimentera directement ces bâtiments publics, mais aussi cinq autres sites voisins : la crèche Les Elfes, les groupes scolaires Frédéric Mistral et Marcel Pagnol, le gymnase Ranguin et le Cannes Tennis Garden. Cela représente 30 % de la consommation électrique totale de ces établissements. Ce projet s’inscrit pleinement dans le Plan Énergie lancé dès 2014 par David Lisnard, qui vise à faire de Cannes une ville exemplaire en matière de transition écologique, de sobriété énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.
Jean-Michel Chevalier - visuel de une ©DR