Président de l’Observatoire Immobilier d’Habitat Marché immobilier, Cyril Messika a présenté les grandes tendances du marché dans les Alpes-Maritimes. « Sur un an, le marché de l’existant accuse une baisse de –3%, pour les appartements anciens, et -4,8 % pour les maisons anciennes. La situation est toujours difficile pour les actifs et particulièrement pour les primo-accédants face aux prix qui semblent se stabiliser mais à un niveau toujours élevé. (4 750 € prix médian, soit +1,4 % sur la période) ». L’activité reste toutefois soutenue sur les marchés de la résidence secondaire, des retraités et de la clientèle internationale, de même que sur celui des cadres disposant d’un apport personnel.
Pour le logement neuf, si les ventes enregistrent de meilleurs résultats par rapport à l’année dernière (qui se situaient rappelons-le à un niveau bas), il convient de parler de rattrapage et non d’un vrai redémarrage de l’activité. Là encore, le niveau du prix des logements, qui enregistre une très légère baisse (-2%) après des mois de hausse, reste élevé (6 628 € m2) et la conjoncture économique et la situation politique continuent à peser sur les décisions d’acquisition, notamment pour les actifs. « À l’heure où on constate un reflux de l’inflation et un desserrement des taux, cette embellie reste cependant insuffisante pour de nombreux primo-accédants, et pour tous ceux qui n’ont pas un apport personnel suffisant. Et dans le même temps, le marché locatif très tendu rend aussi difficile l’accès au logement. En parallèle, et face à ce constat, l’ensemble des professionnels ont réagi et se sont adaptés en consentant notamment des efforts commerciaux. Mais force est de constater qu’un grand nombre d’entreprises de la filière connaissent encore de vraies difficultés. ».
« Mais ce qui permettra de débloquer la situation de façon pérenne, ce sont avant tout des mesures incitatives : construire plus en débloquant du foncier, en accélérant les procédures et en simplifiant le droit à l’urbanisme, favoriser le LLI (logement Locatif Intermédiaire) étendre le PTZ, et revaloriser le statut du bailleur privé font partie des attentes fortes des professionnels. Si les annonces de Valérie Létard, Ministre du Logement semblent aller dans le bon sens, il convient d’accentuer les efforts pour faciliter la relance de la production de logements en France, et les élus doivent accompagner cet objectif. Espérons que les élections municipales de 2026 ne freinent pas cet élan ! Au-delà de l’économie de la Filière Immobilier, c’est l’attractivité du Territoire et le développement des entreprises azuréennes qui est en jeu ».
Jean-Michel Chevalier - Photo de Une ©S.G